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RESOLUTIONS DU CONSEIL NATIONAL, 28 SEPTEMBRE 2000

Le Conseil National du RCD s’est réuni, en session ordinaire, le 28 septembre 2000, à Alger.

Il a eu à débattre de la situation socio-politique nationale et des questions organiques.

A l’intérieur, le Conseil National, relève que, malgré une augmentation importante et soutenue du prix des hydrocarbures, la rentrée 2000 se caractérise par une tension socio-économique et une confusion politique.

La dégradation continue du quotidien de la grande majorité de notre peuple est aggravée par une légitime frustration née d’une tendance à la thésaurisation du récent surplus financier.

Dans un tel climat, des affectations opaques de logements sociaux ont failli aboutir à une déstabilisation sociale dans tout le pays.

Obérées par des querelles d’écoles et la centralisation de la décision, les réformes structurelles qu’appelle la relance de l’économie, n’ont pu passer au stade de la concrétisation attendue, autant par les travailleurs que  par les opérateurs nationaux et étrangers.

Au plan juridique, les mesures prises, jusque-là, n’ont pu marquer, de façon décisive, un secteur aussi sensible que délétère. Certes, des décisions ont été arrêtées, mais leur mise en œuvre demeure isolée de la dynamique globale des recommandations de la commission de réforme de la justice, elles-mêmes inscrites dans le cadre d’une modernisation de l’Etat.

S’agissant du système éducatif, la récente rentrée des classes aura, une fois de plus, rappelé l’ampleur du désastre dans ce secteur. L’affectation d’une allocation scolaire à certaines familles ne  compense pas la dégradation de leur pouvoir d’achat. Par ailleurs, les mesures d’urgence annoncées dans la foulée de l’installation officielle de la CNRSE, n’ont pas vu le jour.

Au niveau sécuritaire et malgré une amélioration sensible, la situation reste délicate et marquée par des coups meurtriers. En dépit des avertissements lancés par le RCD, les ambiguïtés  politiques réduisent la portée de l’application de la loi sur la concorde civile dont la formulation punit expressément les crimes de sang et le viol.       

Politiquement, le dernier remaniement gouvernemental a eu, comme redouté, son effet de contagion : les attentats, la subversion dans les mosquées et les quartiers, les interventions de certains députés, tenus de se mettre en phase avec des troupes brusquement dopées, montrent que le choix des hommes à certains niveaux de responsabilité  de l’Etat n’est jamais neutre.

Sur la scène internationale, la réémergence de l’Algérie semble marquer le pas du fait de décisions et de déclarations dont la lisibilité politique échappe à nos partenaires qui voient, par ailleurs, dans les maigres résultats enregistrés par la coopération économique, une justification à leurs appréhensions à s’engager concrètement et durablement dans notre pays.

Aujourd’hui, des inquiétudes gagnent de plus en plus les Algériens et des interrogations se font, à nouveau, jour. Cette confusion, si elle venait à durer, risque de réduire l’élan de résurrection nationale.

Avant d’intégrer le gouvernement, le RCD s’était préalablement assuré que :

  1. Les axes stratégiques engageant le devenir du pays soient identifiés et publiquement assumés,
  2.  Les dossiers majeurs, laissés en suspens depuis l’Indépendance, constituent la base de l’élaboration de l’action gouvernementale,
  3. Le consensus, en tant que conception et méthode de gestion de la phase transitoire, soit admis comme l’option la plus indiquée dans l’étape actuelle.

En ce qui le concerne, le RCD a admis que des revendications importantes, propres à son programme, ne soient pas partagées par les autres partenaires. Le code de la famille comme la question identitaire ont constitué, entre autres, des divergences  que le Rassemblement continue à assumer dans sa démarche partisane, en attendant de leur donner les réponses institutionnelles qu’elles appellent en tant que questions démocratiques et exigences de justice.

Le RCD savait, dès le départ, que le dépassement d’un régime finissant, aggravé par la gestion de l’une des crises les plus sanglantes de son Histoire, ne pouvait se faire de manière  uniformément linéaire et harmonieuse.

  •  La nature et la gravité des problèmes laissés en suspens depuis l’indépendance,
  •  Le discrédit du régime et des pouvoirs en place qui se sont vus déborder par la surenchère islamo-populiste,
  • Le décalage sociologique d’une classe politique enfermée dans des visions et des querelles surannées sans rapport avec les préoccupations de nouvelles générations qui représentent l’essentiel de notre peuple,

font que la gestion de la phase actuelle, même sous-tendue par la volonté politique d’engager une véritable transition démocratique, allait et va connaître contraintes et secousses.

Une telle situation exigeait le maintien résolu du cap initialement annoncé qui avait redonné espoir au citoyen et crédit à l’Algérie.

Procédant d’une démarche politique collective, ce cap avait, à la base, un consensus projeté dans un programme d’action, exécuté par une méthode de travail discutée et admise par tous et tendant vers des objectifs agencés selon l’importance et l’urgence des dossiers.

Une première estimation fait ressortir que :

  1. Le consensus autour duquel s’est construite la coalition gouvernementale demande à être clarifié,
  2. En dépit de méritoires efforts de certains membres de l’Exécutif, le programme, supposé en traduire la substance, ne connaît pas l’efficacité que l’on est en droit d’attendre. Il y a lieu d’identifier l’ensemble des facteurs qui en altèrent les résultats,
  3. Telle qu’apparue jusque-là, force est de constater que la méthode de travail retenue se fait au détriment de la concertation, fondant tout compromis,
  4.  Les objectifs, enfin, dont certains sont vitaux pour le devenir de la Nation, la Sécurité de l’Etat et l’aboutissement du combat républicain méritent d’être rappelés.

Le RCD ne peut transiger sur la lutte contre l’intégrisme et l’accomplissement de la résistance patriotique à travers un projet démocratique.

Neuf mois après l’installation du premier gouvernement, l’on peut cependant dire que les grandes préoccupations de la Nation, longtemps portées par l’opposition démocratique ou la société civile, figurent dans les programmes de l’Exécutif.

D’aspirations citoyennes qu’elles étaient, la refonte de l’Ecole, la réforme de la Justice, la promotion des Droits de l’Homme, la nécessaire modernisation de l’Administration, sont passées au stade d’affirmation programmatique du gouvernement. Acquis important dans la vie institutionnelle, cela reste insuffisant ; l’heure étant à la prise en charge des aspirations populaires.

Le RCD sait que la réintégration de l’Algérie dans l’histoire contemporaine est une tâche complexe et difficile.

Aucun parti, aucune personne, aucune institution ne peut, seul, relever un tel défi.

En dépit des aléas, le consensus, s’il est établi autour de principes de justice, de liberté et de progrès, c’est-à-dire de la démocratie, et s’il est loyalement assumé par l’ensemble des partenaires, reste, aujourd’hui encore, la démarche la plus indiquée pour la stabilité sociale et institutionnelle du pays. Il est le préalable à toute initiative de résurrection nationale.

Et si difficile que soit le combat, le RCD demeure convaincu, qu’à chaque fois qu’une opportunité de reconstruction nationale s’offre, le courage politique comme le devoir patriotique commandent de s’y impliquer et d’œuvrer à ce que la mobilisation des forces vives du pays s’associent autant pour peser en faveur de l’accomplissement du  destin de la Nation  que pour prévenir dérapage ou  dérive.

Le RCD, qui s’inscrit dans une participation vigilante, ne saurait voir sa mission se réduire à une présence au gouvernement.

Le RCD

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