Le comité exécutif du Rassemblement s’est réuni, ce jour, 15 mai 2002 et a eu à débattre des questions nationales et internationales.
La situation sociale, faite de précarité, qui prévaut en Algérie amène des pans entiers de la population vers une paupérisation extrême. Le seuil de pauvreté est, aujourd’hui, largement franchi par une majorité de citoyens. L’embryon de la classe moyenne totalement érodé hypothèque lourdement les chances de développement de nombreux secteurs de la vie publique.
Malgré des réserves de change jamais égalées; la machine économique, actuellement en panne, n’a pu être relancée. Le chômage chronique, qui touche nos jeunes, auquel s’ajoutent les licenciements massifs ne sont pas faits pour apaiser une crise sociale de plus en plus aiguë.
C’est dans ce climat de déliquescence et de dangereux immobilisme que l’Algérie a signé l’accord d’association avec l’Union européenne aggravant, de fait, la situation pou reluisante, des nombreuses entreprises non encore mises à niveau.
Les multiples grèves des secteurs aussi vitaux que l’éducation nationale, l’enseignement supérieur, la santé publique ou l’administration ne semblent pas être la préoccupation majeure d’un pouvoir qui s’est fixé comme seule mission l’accaparement de la rente d’une Algérie privatisée.
La répression du pouvoir qui n’a d’égal que son cynisme est la seule réponse qu’il réserve à une demande sociale qui échappe de plus en plus à la manipulation de ses clientèles.
Le RCD est convaincu que la lutte contre l’arbitraire et la construction d’une matrice syndicale moderne restent les seuls moyens pour échapper à l’emprise d’un régime confortablement installé dans une politique de prédation et de manipulation.
Par ailleurs, la situation en Kabylie demeure plus que préoccupante. Les enlèvements, les passages à tabac, les arrestations et les intimidations sont le lot quotidien des populations qui, depuis plus d’une année, mènent pacifiquement un combat dont bénéficiera toute l’Algérie. Incapables de refouler des réflexes répressifs récurrents, les gouvernants rigidifient leurs positions et refusent d’admettre, que les solutions ne peuvent être que politiques.
La justice, apanage de l’État de droit, est transformée en instrument de normalisation d’une société qui refuse d’être aux ordres.
Une justice, qui faute d’être aux côtés de populations, dont la survie est un défi au quotidien, est devenue un outil de la fraude entre les mains d’une oligarchie occupée à organiser des joutes électorales « acitoyennes ».
Malgré un climat politique et social porteur de graves risques de dérives, le régime s’entête â vouloir reconduire une vitrine institutionnelle totalement décrédibilisée.
A la grave crise qui touche, déjà, la représentation nationale vient s’ajouter une fraude électorale annoncée. Tous les indicateurs montrent le désintérêt d’une population désabusée.
En Kabylie, où le rejet des élections est total, le vote des corps constitués est convoqué pour valider des listes de candidats fantoches.
C’est précisément au moment où tous les citoyens constatent la morosité d’une campagne électorale qui n’intéresse que les relais traditionnels du régime, que les attentats connaissent une nouvelle recrudescence.
L’exemple de l’attentat à la bombe qui a endeuillé Tazmalt, région pourtant jamais ciblée, y compris dans les années les plus meurtrières suscite inquiétudes et interrogations.
Cette montée d’insécurité, survient au moment précis où certains responsables de partis et ministres brandissent le spectre d’une victoire islamiste aux élections. Le vote refuge, encore une fois suggéré ne convainc plus aucun citoyen. Le chantage à l’islamisme est définitivement consommé.
Au plan international le Rassemblement suit de près les événements qui se déroulent au Moyen-Orient. Les déclarations récentes du président de l’autorité palestinienne, plus que rassurantes, méritent tout le soutien des démocrates algériens.
Le RCD assure l’autorité palestinienne de sa solidarité dans son combat pour l’établissement d’un Etat palestinien souverain et démocratique.
Face à l’immobilisme et aux reniements du pouvoir, un sursaut patriotique est plus que jamais nécessaire pour la construction d’une Algérie de paix, de progrès et de liberté.
Alger le 15 mai 2002