Le Conseil national du RCD s’est réuni en session ordinaire les 07 et 08 juin 2007 à Alger.
Il a eu à examiner les points de l’ordre du jour suivants :
- Evaluation des élections législatives du 17 mai 2007 ;
- Préparation des élections locales ;
- Réorganisation des structures organiques.
S’agissant de l’évaluation des élections législatives, les membres du Conseil national ont relevé la récurrence de la fraude massive, brutale et généralisée. Par son ampleur et sa systématisation, cette pratique est la cause principale de l’abstention qui a marqué cette échéance législative. Voulue et cultivée, la désaffection a pour effet principal d’élargir le fossé entre l’Etat et le peuple, entre le pays légal et le pays réel. L’irruption de la corruption à un niveau jamais égalé dans la confection des listes, le déroulement du scrutin et l’encouragement à l’émiettement électoral ont préfiguré la pollution de la représentation nationale. Cette situation d’ensemble est extrêmement dangereuse pour l’avenir de la Nation.
Etant le principal, sinon l’unique formation de l’opposition à ce scrutin, le RCD a eu à subir les foudres du pouvoir qui l’a spolié de nombreux sièges dans plusieurs wilayas. L’avertissement du pouvoir s’adresse à toute opposition : rien ne peut se faire en dehors de sa volonté, synonyme de soumission. Quant au nombre de 19 sièges, il comporte deux messages :
• Tenter d’isoler le RCD de l’opinion publique en le maintenant au niveau du score de 1997.
• Empêcher l’accès à l’initiative parlementaire par la proposition de loi qui requiert au minimum 20 députés.
Par ailleurs, l’objectif de ghettoïser le RCD est manifeste. La plus grande crainte du régime est la contamination démocratique.
Face à ce rouleau compresseur, le Conseil national du RCD réitère sa position de principe, celle de militer en faveur de l’avènement d’un Etat démocratique et social qui suppose la reprise en mains de son destin par le peuple algérien. D’ores et déjà, le groupe parlementaire du RCD reprendra sa fonction tribunicienne et mènera une politique claire et ferme contre la coalition gouvernementale et présidentielle.
Le RCD combattra la fatalité de l’inertie qui caractérise aujourd’hui le pouvoir, stérilisé par les luttes feutrées au sommet. Subséquemment, le reclassement du personnel politique du régime se prépare dans l’opacité totale et au mépris de l’intérêt général.
Concernant la préparation des élections locales, les membres du Conseil national ont relevé l’intention du pouvoir d’aller vers le rétablissement de l’hégémonie du parti unique à travers la révision projetée du système électoral. Cette entreprise vise à exclure l’opposition de la gestion des affaires publiques, consacrant ainsi durablement une appropriation clanique de l’Etat.
Dans cette problématique, le véritable obstacle est moins le mode de scrutin que la neutralité
de l’administration. C’est cette dernière qui, par ses manipulations, a créé les conditions de blocage de nombre d’APC au niveau national.
A court terme, le RCD fera des propositions dans le sens du respect de la pluralité et de l’efficacité gestionnaire afin de conjuguer représentativité politique et meilleur fonctionnement institutionnel. Par ailleurs, il est impératif d’élargir les prérogatives et attributions des Assemblées locales face à la toute puissance de l’administration. Comme il est nécessaire de mettre les élus locaux à l’abri des besoins et tentations en revalorisant leurs indemnités.
Enfin, il a été retenu un ensemble de mesures organiques et financières à même d’impulser une dynamique en faveur de l’élargissement de la base sociale du Rassemblement et, à court terme, préparer dans les meilleurs conditions les élections locales.
Alger, le 08 juin 2007.