- Le conseil National du RCD s’est réuni à ALGER les 6 et 7 février pour :
- Débattre de la situation nationale dominée par la révision de la Constitution et la dégradation du climat sécuritaire ;
- Évaluer les résultats des élections locale du 29 novembre ;
- Étudier le programme d’activités pour l’année 2008.
Concernant la situation sécuritaire, le Conseil national observe que la recrudescence de l’insécurité est la conséquence directe d’une politique irresponsable guidée par des calculs étroits qui ont cru pouvoir manipuler le terrorisme pour en faire un outil de pression et de chantage destiné à renforcer la position du clan présidentiel dans le régime.
Ajouté à l’absence de vision économique qui prive le pays de perspective, cet aveuglement a transformé l’Algérie en terrain de déploiement privilégié du terrorisme international qui cible notamment une jeunesse abandonnée par les pouvoirs publics et livrée au désespoir.
Cette régression sanglante n’est pas une fatalité. Nos voisins immédiats, attaqués avant nous, ont pu, jusque-là, se prémunir d’infiltrations durables.
Pays ayant accumulé les plus grands acquis dans la lutte antiterroriste, l’Algérie est désormais la base avancée d’Al Qaida qui menace toute la zone Afrique du Nord -Sahel.
L’ONU qui a quelques raisons de douter de la voie suivie par le pouvoir en place à décider, pour la première fois, de mener une enquête indépendante à la suite des attentats du 11 décembre. Le Conseil national du RCD considère que cette demande est légitime et doit être appuyée par tous les patriotes concernés par les reniements qui ont anéanti une résistance citoyenne saluée dans le monde entier.
C’est dans ce climat de menace immédiate et lourde sur le pays que l’administration est mobilisée en toute illégalité pour conduire une opération de révision de la Constitution en faveur d’une présidence à vie, insultant tous les repères, valeurs et sacrifices qui ont réintégré l’Algérie dans le monde moderne.
Cette initiative est une forfaiture. Elle vise à cacher un bilan désastreux et introniser une oligarchie tribale qui mènera le pays à une implosion certaine.
Cette dérive nous interpelle tous.
Le RCD en appelle à tous les patriotes. Notre mobilisation se doit d’être, aujourd’hui encore, déterminée, massive et soutenue.
La classe politique républicaine et la société civile doivent s’impliquer et s’engager solidairement. Il ne s’agit ni d’opposer les différentes catégories de la société, ni de sauver ou de soutenir un responsable disqualifié, ni de servir un clan.
Pour le RCD, l’enjeu c’est l’Algérie et uniquement l’Algérie.
Mobiliser à l’intérieur toutes celles et tous ceux qui refusent l’humiliation et la soumission et alerter sur la scène internationale nos partenaires qui redoutent légitimement une dérive monarchique pouvant déstabiliser toute la région est à la fois une exigence patriotique et une urgence politique.
La grossière domestication actuelle de l’administration réduite ? un appareil de pression et de corruption devant servir une stratégie de confiscation de l’Etat au profit d’une secte disqualifie le pouvoir dans toute fonction d’arbitrage ou de recours.
Si élection présidentielle il doit y avoir, elle ne peut se faire que dans le cadre d’une observation internationale sérieuse, préparée en temps voulu et mobilisant les logistiques connues dans toutes les surveillances s’imposant aux régimes corrompus et despotiques.
Il n’y a pas d’autres chemins pour sauver la Nation d’un naufrage programmé.
Abordant l’évaluation des élections locales, le Conseil national note avec une légitime fierté que les abus ayant précédé et accompagné le vote n’ont pas empêché la volonté de citoyens issus de toutes les régions d’Algérie d’assumer avec succès dans le Rassemblement le combat pour l’alternative démocratique.
Pour la première fois depuis l’indépendance des populations de l’Algérie profonde, jusque-là réduites à suivre l’intégrisme pour se faire entendre, ont remporté des élections avec un parti de l’opposition démocratique.
Cette évolution démasque tous les montages politiques des clientèles du régime qui ont voulu enfermer l’exercice du pouvoir dans la noria du sérail au motif que l’opposition démocratique n’offrait pas de garantie de résultats.
Le RCD qui n’a jamais douté que la solution à la crise ne devait et ne pouvait pas venir d’une rotation de clans est fier d’avoir porté dans les institutions les véritables aspirations de l’Algérie populaire.
Durant le même scrutin, le Rassemblement a, pour l’essentiel, réhabilité la matrice démocratique dans une Kabylie meurtrie.
Pourtant le livre blanc édité à cette occasion par le Rassemblement montre que le pouvoir n’a ménagé aucun effort pour contrer et spolier le RCD.
L’émergence de forces démocratiques dans l’Algérie profonde et la restauration des repères politiques en Kabylie autorisent tous les espoirs.
Au-delà des résultats plus qu’honorables du RCD, les élections du 29 novembre révèlent les véritables attentes d’un peuple asservi par le pouvoir par ce qu’oublié par ses élites.
Le RCD a offert le cadre ou la démocratie a rencontré l’aspiration populaire ; c’est là une action qualitativement déterminante dans la phase politique actuelle.
L’opposition démocratique n’est pas uniquement une force de contestation ; c’est d’abord une alternative de gestion.
Etudiant le programme 2008, le Conseil national a entendu une communication du Secrétaire national à l’organique qui a fait état d’une dynamique d’adhésion importante depuis les élections qui enregistre des arrivées venant des quatre coins d’Algérie mais aussi de l’étranger via internet.
A ce propos, le fichier organique est en voie d’informatisation et la carte de militant a été adapté aux exigences politiques actuelles.
Les membres du Conseil national ont par ailleurs émis le vœu de voir les activités nationales du parti se décentraliser davantage. Les séminaires de formation devront être régionalisés et l’Université d’été 2008 pourrait etre organisée dans une ville de l’intérieur du pays.
Enfin et concernant la direction, le Secrétariat national a été réorganisé en fonction des nouvelles donnés et perspectives politiques.
La scène sociale a été abordé par de nombreux intervenants qui ont proposé d’établir des contacts réguliers avec les organisations les plus crédibles pour un meilleur suivi et accompagnement. A cet effet, un programme de rencontres sera établi dès le printemps.
En matière de communication, il s’agira de doter le parti d’un réseau intranet et d’un site internet plus performant avec des versions en arabe, tamazight et anglais pour être en mesure d’affronter les prochaines échéances avec les instruments à même de rentabiliser le potentiel démocratique national.
Pour ce qui est de la gestion institutionnelle, l’installation de la Fédération nationale des élus locaux est l’un des lieux ou, selon l’expression de son Président peuvent s’échanger les expériences, s’additionner les énergies issues d’origines diverses et ou devra se reconstruire la confiance entre les institutions et le citoyen.
Tout en poursuivant son action partisane, le RCD travaille à rapprocher les acteurs convaincus que le rejet de l’intégrisme n’est pas la garantie d’un engagement démocratique. Le changement relève de la responsabilité de l’opposition démocratique. Il est urgent d’assainir la scène algérienne des confusions populistes : on ne peut pas être client du régime et aspirer au changement.
Pour le RCD l’intégration de ce postulat dans le débat public est le préalable à toute évolution politique dans le pays. C’est sur la base de cette vérité que le Rassemblement fonde son éthique et organise son programme.