Le RCD a tenu le 3 juin 2016 la douzième session ordinaire de son Conseil national. L’ordre du jour a été consacré à l’examen de la situation politique nationale et à l’évaluation des activités organiques du parti.
Cette session a pris acte d’une conjoncture nationale périlleuse conjuguée à une absence de visibilité économique et sociale inquiétante. L’Algérie n’a, jamais, été autant en danger. Le terme ultime de la logique de fonctionnement d’une société de prédation et de la distribution de la rente pétrolière est atteint.
Les exportations d’hydrocarbures ont chuté de 30 à 35 milliards de dollars l’an. La surliquidité de l’économie est à son paroxysme. La concentration des revenus devient intolérable ; une minorité s’adonne à la luxure alors que de larges pans de la population sont dans la détresse.De l’aveu de l’office national des statistiques, le chômage gagne des proportions alarmantes. La fuite des cadres est exacerbée. Des capitaux colossaux sont transférés en toute impunité dans des comptes offshores pendant que l’investissement continue de s’effondrer.
Globalement, le déficit enregistré atteint plus du tiers de la production matérielle du pays grevant toute perspective de développement national et hypothéquant la cohésion sociale. La récente fuite des sujets du Bac participe de cette déliquescence généralisée. Son ampleur et son étendue illustrent le délitement des valeurs et l’avilissement de la culture d’Etat. Elles confirment également de cette démarche qui procède d’une volonté délibérée qui suppose des complicités à des niveaux élevés des institutions.
Face à ce chaos, le régime, qui se succède à lui-même depuis plus d’un demi-siècle, persiste dans le déni des réalités, préoccupé exclusivement par sa survie.
Sur le plan économique, il propose des mesures strictement monétaires qui ne changent en rien la sphère réelle et la structure rentière dominante, à l’origine de la paralysie de l’économie de notre pays.
Idem pour le volet politique. Alors que de profondes réformes structurelles sont, plus que jamais, urgentes, le pouvoir actuel ne se résout qu’à de récurrentes promesses dilatoires à savoir l’organisation d’élections locales et nationales désormais transparentes et disqualifiant, du coup, toutes les précédentes. L’Organe de surveillance des futurs scrutins proposé reste en deçà des attentes de l’opposition démocratique tant par sa composante que par ses attributions. Cette proposition est aux antipodes de l’Organe indépendant de gestion des élections qui fait consensus dans la classe politique. En vérité, cette démarche cache pernicieusement la volonté de se déresponsabiliser et de se soustraire à une reddition de comptes quant aux séquelles de la gestion délictueuse des institutions.
La réalité, c’est qu’aucune perspective fiable ne se dessine à l’horizon et les luttes que se livrent les clans au sein du sérail ne sont qu’une diversion visant à détourner les Algériens des problèmes qui les accablent et relève, au regard de la crise actuelle, d’une insoutenable indécence.
Par ailleurs, sur le plan organique, le Conseil national a eu à évaluer le déploiement qu’il a opéré sur le terrain ; il s’est félicité de l’intense activité qu’il a entrepris au cours de cette année. Il s’agit notamment du meeting du 13 février à la salle Atlas, des marches populaires du 20 avril qui ont mobilisé les collectifs militants, du colloque international sur l’économie et le coût de la non-intégration nord-africaine le 01 mai, de la rencontre de la Jeunesse Libre du RCD le 07 mai et enfin des assises nationales des Femmes Démocrates du RCD le 13 mai dont la coordinatrice, Djema Zineb , élue à l’APC de Mchdellah dans la wilaya de Bouira, a été désignée à cette occasion.
A signaler toutefois que plusieurs sorties des secrétaires nationaux ont été effectuées dans plusieurs wilayas, l’objectif étant d’évaluer les potentialités de débattre des contraintes rencontrées et dresser les perspectives d’un redéploiement du Rassemblement.
De même, il a été question d’introduire de nouveaux instruments de gestion et de modernisation du fichier organique afin de faciliter le management des structures du parti sur l’ensemble du territoire national.
Alger, le 04/06/2016
Le RCD