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Pour une réforme en profondeur de l’école algérienne

Pour une réforme en profondeur de l’école algérienne

Le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (#RCD) exprime sa vive préoccupation face à la gestion biaisée et politisée des résultats du Brevet d’Enseignement Moyen (BEM), révélée par le ministère de l’Éducation nationale. Ce moment, qui devrait être une occasion d’évaluation objective et de valorisation des efforts consentis dans les différents établissements du pays, a malheureusement été marqué par une manœuvre troublante et regrettable.

Alors que la wilaya de Tizi Ouzou s’est, une fois encore, distinguée en occupant la première place à l’échelle nationale — grâce à l’engagement de toute une chaîne éducative, des enseignants aux élèves, en passant par les parents et le personnel administratif —, le ministre de tutelle a choisi d’ignorer cette performance exemplaire. Pire encore, une école algérienne établie à l’étranger a été intégrée au classement national, en contradiction flagrante avec toute logique pédagogique ou méthodologique, dans une tentative de brouiller les repères et de relativiser la constance d’une réussite locale.

Cette instrumentalisation des chiffres, motivée davantage par des calculs politiciens que par des considérations éducatives, participe d’une logique et manœuvre dilatoire préoccupante. Elle nuit à l’esprit d’équité et à la nécessaire objectivité qu’imposent à la fois la fonction ministérielle et l’exigence de transparence dans la gestion publique.

Le RCD dénonce cette dérive et rappelle qu’il existe à travers tout le territoire national des établissements, publics comme privés, qui prouvent que la réussite scolaire est possible, dès lors que les moyens, la rigueur et l’éthique sont au rendez-vous. Les écoles des cadets de la Nation, avec des taux de réussite qui atteignent les 100 %, illustrent bien cette réalité. D’autres établissements, souvent méconnus ou ignorés par les autorités, réussissent également à hisser leurs élèves à des niveaux d’excellence, à force de travail et d’encadrement sérieux, dans des contextes parfois marqués par le dénuement.

Ces exemples, loin d’être des exceptions, doivent servir de socle à une réforme ambitieuse et cohérente de notre système éducatif. Une réforme qui s’attaque enfin aux vraies causes de la crise de l’école algérienne : surcharge des programmes, formation insuffisante des enseignants, inégalités régionales criantes, absence d’autonomie pédagogique et domination du dogmatisme sur la raison.

Le rôle du ministère de l’Éducation ne devrait pas être de manipuler les classements, mais d’apprendre de ce qui fonctionne, d’encourager les bonnes pratiques, de généraliser les expériences positives et de bâtir un projet éducatif fondé sur la compétence, l’innovation et l’égalité des chances.

Face à cette nouvelle entorse à la mission éducative de l’État, le RCD exige l’ouverture d’un débat national, inclusif et transparent, sur l’avenir de l’école algérienne. Ce débat doit mobiliser l’ensemble des acteurs concernés — enseignants, syndicats, chercheurs, parents, élèves et société civile — afin de repenser en profondeur le modèle éducatif, loin des considérations politiciennes et des stigmatisations régionales.

L’école ne peut plus être un champ de règlements de comptes ou de replis idéologiques. Elle doit redevenir un espace de savoir, de promotion de l’excellence, de construction de la citoyenneté et de préparation de l’avenir.

Le moment est venu d’avoir le courage de changer de cap.

Alger, le 30 juin 2025

Atmane Bensid

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