Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a exprimé son rejet catégorique du projet de proclamation de l’indépendance de la Kabylie porté par le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), réaffirmant son attachement à l’unité nationale.

Dans une déclaration accordée à Interlignes, le président du RCD, Atmane Mazouz, a estimé nécessaire de « remettre de la clarté dans un débat trop souvent parasité par les caricatures, les simplifications et les instrumentalisations ». Le parti rappelle que, conformément à ses fondements et à sa vision de refondation nationale, la Kabylie « ne peut être un territoire détaché du reste du pays, encore moins un corps étranger à la Nation ». Elle constitue, au contraire, « l’un de ses piliers historiques, culturels et politiques ».

Selon le RCD, « ceux qui présentent aujourd’hui l’indépendance de la Kabylie comme une nécessité ou comme l’unique voie de dignité construisent une lecture faussée de la réalité, dangereuse pour l’ensemble du pays ». Le parti estime également que « ceux qui s’ingénient à fragmenter la Nation » ou à réduire la pluralité kabyle « à un drapeau territorial imposé » ne défendent pas la Kabylie, mais « affaiblissent la souveraineté du peuple algérien dans son ensemble ».

Le RCD souligne, à ce propos, que « la Kabylie a toujours été forte parce qu’elle est plurielle, ouverte et profondément ancrée dans l’histoire nationale, et non parce qu’elle cherche à s’en séparer ».

Le parti met en garde contre les dérives idéologiques, affirmant que « l’extrémisme et le séparatisme procèdent des mêmes logiques que l’autoritarisme qu’ils prétendent combattre » : pensée unique, identité figée, refus du débat et instrumentalisation des différences.

Évoquant les difficultés réelles de la région — économiques, sociales, linguistiques et institutionnelles — le RCD estime qu’elles « ne sont pas nées de sa relation à l’Algérie, mais de la confiscation du pouvoir politique à l’échelle nationale ». Pour le parti, « le véritable enjeu n’est pas l’éclatement territorial, mais le retour à la souveraineté citoyenne ».

« Plaider pour l’indépendance de la Kabylie revient à soigner les symptômes en aggravant la maladie, en remplaçant une confiscation du pouvoir par une fragmentation de la Nation. Ce n’est ni une solution ni une perspective historique viable », ajoute encore Atmane Mazouz.

Il conclut : « La réponse aux injustices, c’est la démocratie, pas le repli. L’unité se construit par l’inclusion, pas par la division. L’avenir se construit par la raison, pas par les illusions. »

Source : https://interlignes.dz/le-rcd-rejette-le-projet-secessionniste-du-mak-et-reaffirme-son-attachement-a-lunite-nationale/