Le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie exprime sa profonde préoccupation suite au placement sous mandat de dépôt du journaliste Saad Bouakba, poursuivi pour des propos tenus lors d’une émission télévisée.

Si le sujet abordé peut être sensible et prêter à débat, la privation de liberté ne peut en aucun cas constituer une réponse légitime à une opinion, qu’elle dérange, qu’elle soit discutable ou même inexacte. Le droit de réponse, la contradiction et l’ouverture du débat public auraient amplement suffi.

Depuis des années, le RCD ne cesse d’alerter sur la nécessité d’ouvrir le champ médiatique et politique pour éviter précisément que des Algériennes et des Algériens – et à plus forte raison des journalistes ou des acteurs de la vie publique – ne soient jetés en prison pour des expressions d’opinion.

L’enfermement systématique et le bâillonnement de la parole doivent cesser.

À cette dérive autoritaire s’ajoute désormais la mise sous scellés des locaux de la web-TV Vision-TV. Cette mesure arbitraire, prise sans la moindre transparence ni respect des procédures démocratiques, illustre une nouvelle fois la volonté du pouvoir d’étouffer toute voix libre et indépendante. Fermer un média, c’est priver les citoyens de leur droit à l’information, c’est tenter d’éradiquer le pluralisme et de criminaliser l’exercice même de la presse audiovisuelle en ligne, déjà fragile et exposée.

Le RCD condamne cette énième atteinte à la liberté d’expression, d’autant plus incompréhensible lorsqu’elle vise une personne âgée, alors même que, si la justice recherchait réellement l’établissement des faits et de la vérité, d’autres voies plus respectueuses de la dignité humaine étaient possibles.

Le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie appelle à la libération immédiate de Saad Bouakba, à la levée des scellés imposés à Vision-TV et à une ouverture réelle du champ médiatique, seule garantie pour que les Algériens puissent distinguer par eux-mêmes le vrai du faux.

Alger, le 28 novembre 2025

Le RCD