Le Secrétariat national du RCD s’est réuni en session ordinaire le samedi 08 juin 2024, à Alger dans son siège d’El Biar. Il a examiné la situation organique et les activités du parti avant de se pencher sur la situation générale du pays au lendemain de l’annonce de la convocation du corps électoral pour une présidentielle anticipée, fixée pour le 07 septembre 2024.
Ainsi, l’exécutif du parti a entendu un rapport du secrétaire national aux initiatives et aux associations, Mohand Ikherbane, au sujet de la préparation de la journée de la mémoire fixée au 29 juin. Le débat autour de cette commémoration vise à finaliser les agencements des activités prévues à cette date. Pour rappel, cette cérémonie se tiendra à la mutuelle des matériaux de construction de Zéralda, à partir de 09 heures.
Au plan de la situation générale du pays, les conférences-débats animées par le président du Rassemblement confirment, sans surprise, le désespoir des populations victimes du mépris d’un pouvoir qui chante ses réussites alors que la précarité s’installe à tous les niveaux. Pour la majorité écrasante des citoyens, l’issue n’est pas dans un simulacre électoral de plus. La démarche du pouvoir consiste toujours à enterrer les revendications du mouvement de février 2019 pour les réduire au départ de Bouteflika.
S’agissant de l’élection présidentielle, elle-même, le chef de l’Etat est en passe d’opérer un forcing en termes de communication, oh combien tardif, pour sauver son bilan, du moins sur le plan économique. L’annonce de visites dans quelques wilayates, à l’instar de Khenchela dernièrement et les sorties médiatiques de quelques ministres ou responsables semblent dérisoires pour tenter de vendre un bilan économique désastreux. Ainsi, au dernier Forum du journal El Moudjahid, le directeur de l’AAPI n’a pu trouver mieux que d’axer sa communication sur des annonces de mégaprojets d’investissements avec des sommes faramineuses et la création d’une autre agence spéciale mégaprojets. Les médias inféodés à la présidence relaient ces annonces sous le titre « une révolution en marche ». Dans la foulée, on convoque le FMI, subitement devenu la référence dans les politiques de développement aux yeux du pouvoir pour faire dire à son représentant en visite dans le pays que « les choix économiques de l’Algérie cadrent parfaitement avec les politiques … projetées par le Fonds ». Rien que ça.
Pendant ce temps, le chef d’état-major, habitué à faire des incursions sur la scène politique alourdit le bilan en tirant la sonnette d’alarme sur l’explosion sans précédent ces dernières années des rentrées de drogues sur le territoire national et menace les barons de ce trafic. Les quelques annonces directes de soutien à un second mandat du chef de l’État venues des organisations du pouvoir sont vite rangées dans leurs tiroirs.
Une chose est sure, le bilan indéfendable du chef de l’État intronisé pose problème aux décideurs.
· Faut-il, pour eux, reconduire l’actuel locataire d’El Mouradia avec un passif aussi lourd à savoir, le musèlement de toutes les libertés, des centaines de prisonniers politiques et d’opinion, un isolement régional quasi-total, des règlements de compte à ne pas en finir et qui paralysent les appareils vitaux dans l’administration et l’économie du pays, une absence, devenue une règle, du chef de l’Etat à tous les sommets mondiaux assortie d’une fin de non recevoir des BRICS, une communication quasi inexistante avec les populations préférant la compagnie des patrons de la presse, une vie intellectuelle réduite aux thèmes religieux, une situation sociale où le smig ne vaut qu’une douzaine de poulets, quatre millions de chômeurs, des déficits budgétaires qui risquent d’emporter le pays si les prix des hydrocarbures venaient à chuter ? Et la liste est encore longue.
· Ou alors reprendre fermement la situation en profitant d’un temps de grâce qu’aurait suscité l’arrivée d’une nouvelle figure au palais présidentiel ? Les récents durcissements du code pénal pour verrouiller encore plus les libertés peuvent plaider pour la promotion d’un tel choix.
C’est la seule question qui semble être à l’ordre du jour dans une présidentielle, sans doute la plus fermée depuis l’avènement du pluralisme. Autant dire que la parole du peuple souverain n’est pas à l’ordre du jour dans ce rendez-vous entre protagonistes déjà au pouvoir et où les clients aspirent à tirer des dividendes dans une hypothétique reconfiguration que chacun espère en sa faveur au lendemain du 07 septembre.
Dans cette optique des conclaves d’état-major de partis se font et se défont au grès des dernières nouvelles de « décideur ». Les électeurs seront sollicités plus tard pour se rendre massivement aux urnes ; l’essentiel étant de faire foule autour de quelques bureaux de vote pour pouvoir gonfler le taux de participation. La compétition électorale est la grande absente dans cette opération, il sera du devoir, à commencer par les partis politiques dotés d’une base sociale, de tirer les conséquences de cette énième dérive. Le RCD qui continuera à débattre avec les citoyens saura le faire au moment voulu. Le prochain Conseil National affinera les éléments de débat lors de la campagne électorale.
Alger le 09 Juin 2024
Le Secrétariat national du RCD

RCD Algérie
Le RCD tire ses fondements des luttes du peuple algérien pour sa liberté et du combat des générations post indépendance pour le progrès, la justice et la démocratie. Il est la confluence de l’action et des idéaux de la révolution algérienne formalisée dans la plateforme du congrès de la Soummam et des aspirations à l’universalité et la souveraineté de notre peuple.
Fondé en 1989 par des militants qui ont porté la contestation des fondements identitaires imposés à la Nation, en particuliers la négation de la langue Amazigh et sa dimension historique et culturelle, des défenseurs des droits de l’homme et des syndicalistes, le RCD aspire et milite pour une société de liberté, d’égalité en droits entre tous les citoyens et de solidarité. Le RCD se positionne sur l’échiquier de la sociale démocratie.
C’est de cette histoire que découle nos convictions que ce projet de société se cristallise dans une République symbolisée par un Etat qui :
Protège la liberté de conscience et proscrit l’utilisation de la religion dans la compétition politique, c'est-à-dire la laïcité de l’Etat ;
Garanti les libertés individuelles et collectives, les droits de l’homme et l’égalité entre les citoyens indépendamment de leur langue maternelle ou de leur sexe ;
Promeut toutes les composantes de l’identité algérienne et érige la langue amazigh en tant que langue officielle aux côtés de la langue arabe ;
Consacre la région comme pôle de développement et de régulation et espace d’expression de la démocratie locale ;
Libère l’initiative privée pour l’innovation et le progrès ;
Donne une réalité à l’égalité des chances et la protection sociale par une politique juste de redistribution des ressources et des richesses ;
Organise l’alternance au pouvoir par des élections à tous les niveaux sous la responsabilité d’un organe permanent et indépendant du pouvoir exécutif.
Dans un monde globalisé dans son fonctionnement économique et face aux menaces stratégiques qu’il risque de subir dont l’éventualité d’une crise écologique, le RCD milite pour l’instauration de la paix, l’intégration dans l’espace nord-africain et un modèle de développement durable.