
Le 19 mai 1956, en pleine guerre de libération nationale, des centaines d’étudiants et de lycéens algériens répondirent à l’appel de l’Union Générale des Étudiants Musulmans Algériens (UGEMA). Ils quittèrent les bancs de l’université pour rejoindre le maquis. Ce geste fort symbolisait le sacrifice de la jeunesse instruite au service de la cause nationale, unissant savoir et engagement pour une Algérie libre.
Vingt-cinq ans plus tard, le 19 mai 1981, les rues de Béjaïa furent le théâtre d’un autre élan de mobilisation : des centaines de lycéens descendirent dans la rue pour réclamer une Algérie démocratique et sociale, ainsi que la création d’une université dans une ville à la tradition intellectuelle ancienne. Mais au-delà de ces revendications, c’est une profonde aspiration identitaire qui s’exprimait : la reconnaissance de la culture, de la langue et des droits du peuple amazigh.
De 1956 à 1981, un même fil conducteur unit ces dates : celui d’une jeunesse engagée, porteuse d’un idéal d’Algérie libre, juste, plurielle et respectueuse de toutes ses identités. Une jeunesse qui refuse le silence et l’injustice.
Quarante-quatre ans plus tard, les espoirs portés par ces jeunes restent largement déçus. L’Algérie officielle continue d’ignorer les aspirations démocratiques, sociales et culturelles de son peuple. L’université de Béjaïa, fruit d’un long combat, subit encore les effets d’un système autoritaire et méfiant à l’égard de l’identité amazighe comme de toute expression libre et critique.
Pourtant, notre mémoire demeure vive, et notre détermination intacte. Le 19 mai 1981 n’est pas une simple date historique : elle incarne un combat toujours actuel, une source d’inspiration pour construire une Algérie réellement démocratique, plurielle et respectueuse des droits de chacun.
Cette journée fut portée par des jeunes courageux et ambitieux, soucieux de l’avenir du pays et de la région, animés par la volonté de préserver leur identité et leurs origines. À eux, nous rendons hommage et exprimons notre profonde reconnaissance.
Fidèle à ses valeurs fondatrices, le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) réaffirme son engagement pour la promotion de Tamazight et la défense des droits humains. Il poursuivra son combat pour la reconnaissance pleine et entière de la langue et de la culture amazighes, et pour la garantie des droits fondamentaux de tous les citoyens.
Le parti reste déterminé à mener ce combat pour la dignité et l’égalité, et à contribuer à la construction d’une société démocratique et inclusive.

RCD Algérie
Le RCD tire ses fondements des luttes du peuple algérien pour sa liberté et du combat des générations post indépendance pour le progrès, la justice et la démocratie. Il est la confluence de l’action et des idéaux de la révolution algérienne formalisée dans la plateforme du congrès de la Soummam et des aspirations à l’universalité et la souveraineté de notre peuple.
Fondé en 1989 par des militants qui ont porté la contestation des fondements identitaires imposés à la Nation, en particuliers la négation de la langue Amazigh et sa dimension historique et culturelle, des défenseurs des droits de l’homme et des syndicalistes, le RCD aspire et milite pour une société de liberté, d’égalité en droits entre tous les citoyens et de solidarité. Le RCD se positionne sur l’échiquier de la sociale démocratie.
C’est de cette histoire que découle nos convictions que ce projet de société se cristallise dans une République symbolisée par un Etat qui :
Protège la liberté de conscience et proscrit l’utilisation de la religion dans la compétition politique, c'est-à-dire la laïcité de l’Etat ;
Garanti les libertés individuelles et collectives, les droits de l’homme et l’égalité entre les citoyens indépendamment de leur langue maternelle ou de leur sexe ;
Promeut toutes les composantes de l’identité algérienne et érige la langue amazigh en tant que langue officielle aux côtés de la langue arabe ;
Consacre la région comme pôle de développement et de régulation et espace d’expression de la démocratie locale ;
Libère l’initiative privée pour l’innovation et le progrès ;
Donne une réalité à l’égalité des chances et la protection sociale par une politique juste de redistribution des ressources et des richesses ;
Organise l’alternance au pouvoir par des élections à tous les niveaux sous la responsabilité d’un organe permanent et indépendant du pouvoir exécutif.
Dans un monde globalisé dans son fonctionnement économique et face aux menaces stratégiques qu’il risque de subir dont l’éventualité d’une crise écologique, le RCD milite pour l’instauration de la paix, l’intégration dans l’espace nord-africain et un modèle de développement durable.