Un acte de désespoir face à une « injustice »

Le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (#RCD) a appris avec une profonde consternation et une vive émotion l’acte dramatique perpétré par le militant associatif Fawzi Zekout, qui s’est immolé par le feu devant le siège du ministère de la Justice à Alger. Cet acte extrême, prémédité et annoncé publiquement à travers des vidéos, constitue un cri d’alarme déchirant, un geste de détresse lancé à la face d’un système devenu insensible à la souffrance et à l’injustice.
 
Dans ses déclarations filmées avant de passer à l’acte, Fawzi Zekout a clairement dénoncé l’emprise d’une « nouvelle issaba » – tapis dans l’ombre des institutions – qu’il accuse « d’avoir pris en otage l’appareil judiciaire pour servir des intérêts occultes et museler toute voix contraire ».
 
Ce message, d’une rare gravité, ne peut être ignoré ni minimisé. Il jette une lumière crue sur l’état d’un pays où les citoyens n’ont plus d’autre issue, parfois, que le sacrifice de leur propre vie pour être entendus.
Le lieu choisi – le siège même du ministère de la Justice – n’est pas anodin. Il est porteur d’une symbolique forte et glaçante : celle d’un État où la justice, censée être le dernier recours des opprimés, est considérée synonyme d’arbitraire, de silence et de complicité. Que cet acte ait été filmé, dans l’espace public, sans réaction salutaire , ajoute à l’effroi et interroge gravement sur la situation dramatique que traverse le pays.
 
Depuis des années, le RCD alerte, sans relâche, sur les dérives graves de l’institution judiciaire, de plus en plus instrumentalisée à des fins politiques et répressives. Les affaires touchant aux lanceurs d’alerte, aux militants, aux journalistes ou aux simples citoyens sont régulièrement entachées d’iniquité, d’opacité et de manquements à la procédure. Nous sommes face à un système de déni, où la justice est utilisée non pour défendre le droit, mais pour protéger les puissants et punir ceux qui dénoncent.
 
Le désespoir de Fawzi Zekout est le reflet d’un mal profond, celui d’une société où les voies de recours sont verrouillées, où l’indignation est criminalisée, et où l’État se retranche derrière ses murs, sourd aux cris de ses enfants. Ce drame n’est pas un fait isolé : il est le symptôme d’une Algérie en souffrance, rongée par l’impunité, la corruption et l’aveuglement autoritaire.
 
Le RCD exige l’ouverture immédiate d’une enquête indépendante, sérieuse et transparente, qui établira les faits, déterminera les responsabilités – institutionnelles comme individuelles – et traduira en justice les auteurs de toutes fautes ou manquements. Une telle enquête ne saurait être menée par les mêmes institutions compromises que dénonçait la victime. Elle doit être portée par des acteurs crédibles, intègres, et au-dessus de tout soupçon.
 
L’heure n’est plus aux communiqués d’apparat ni aux promesses creuses. Ce drame nous impose une introspection nationale : voulons-nous continuer à vivre dans une société où les citoyens s’immolent pour être entendus ? Ou allons-nous enfin engager, avec courage, la refondation démocratique que notre peuple appelle de ses vœux depuis des décennies ?
 
Le RCD réaffirme avec force que seule une justice indépendante, équitable et accessible peut garantir la dignité, la paix et l’avenir de la nation. Il est temps d’arracher les institutions aux réseaux occultes et de rendre au mot « justice » son sens premier : celui d’un rempart contre l’oppression, non d’un outil à son service.
 
Alger, le 01 juin 2025
Le #RCD

 

RCD Algérie

Le RCD tire ses fondements des luttes du peuple algérien pour sa liberté et du combat des générations post indépendance pour le progrès, la justice et la démocratie. Il est la confluence de l’action et des idéaux de la révolution algérienne formalisée dans la plateforme du congrès de la Soummam et des aspirations à l’universalité et la souveraineté de notre peuple.

Fondé en 1989 par des militants qui ont porté la contestation des fondements identitaires imposés à la Nation, en particuliers la négation de la langue Amazigh et sa dimension historique et culturelle, des défenseurs des droits de l’homme et des syndicalistes, le RCD aspire et milite pour une société de liberté, d’égalité en droits entre tous les citoyens et de solidarité. Le RCD se positionne sur l’échiquier de la sociale démocratie.

C’est de cette histoire que découle nos convictions que ce projet de société se cristallise dans une République symbolisée par un Etat qui :

Protège la liberté de conscience et proscrit l’utilisation de la religion dans la compétition politique, c'est-à-dire la laïcité de l’Etat ;
Garanti les libertés individuelles et collectives, les droits de l’homme et l’égalité entre les citoyens indépendamment de leur langue maternelle ou de leur sexe ;
Promeut toutes les composantes de l’identité algérienne et érige la langue amazigh en tant que langue officielle aux côtés de la langue arabe ;
Consacre la région comme pôle de développement et de régulation et espace d’expression de la démocratie locale ;
Libère l’initiative privée pour l’innovation et le progrès ;
Donne une réalité à l’égalité des chances et la protection sociale par une politique juste de redistribution des ressources et des richesses ;
Organise l’alternance au pouvoir par des élections à tous les niveaux sous la responsabilité d’un organe permanent et indépendant du pouvoir exécutif.
Dans un monde globalisé dans son fonctionnement économique et face aux menaces stratégiques qu’il risque de subir dont l’éventualité d’une crise écologique, le RCD milite pour l’instauration de la paix, l’intégration dans l’espace nord-africain et un modèle de développement durable.

 rcd.webdz@gmail.com

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عمل يائس في مواجهة الظلم

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  تلقى حزب التجمع من أجل الثقافة والديمقراطية ببالغ الأسى وبتأثر عميق خبر الفعل المأساوي الذي أقدم عليه الناشط الجمعوي فوزي زقوط، الذي أحرق نفسه أمام مقر وزارة العدل في الجزائر العاصمة. إن هذا الفعل المتطرف، الذي تم الإعداد له مسبقًا وأُعلن عنه علنًا من خلال مقاطع فيديو، يُعد صرخة ألم مدوية، وإشارة استغاثة أطلقها في وجه نظام أصبح عديم الإحساس تجاه المعاناة والظلم.   في تصريحاته المصورة قبيل إقدامه على هذا الفعل، ندد فوزي زقوط بوضوح بسيطرة ما أسماه بـ »العصابة الجديدة » – المتوارية في ظلّ المؤسسات – والتي اتهمها بأنها « اختطفت الجهاز القضائي لخدمة مصالح خفية وإسكات كل صوت […]

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