2010 : proximité, formation, surveillance internationale
Le RCD a tenu son conseil national ordinaire le 16 janvier à ALGER. La première cession de l’année 2010 a eu à étudier :
- le bilan de l’année 2009 ;
- la situation politique nationale et internationale ;
- la situation organique ;
- le programme pour l’année 2010 ;
En matière de bilan, le conseil national a retenu que l’année 2009 a été celle de la massification des abus et des régressions éthiques et politiques. L’élection présidentielle qui a vu un candidat violer la constitution pour imposer une présidence à vie annonçait l’aggravation de l’opacité et de la gabegie qui ont mené à la ruine actuelle. Tout en s’occupant à animer la scène nationale grâce, entre autres à l’organisation de son université d’été et les journées nationales de la jeunesse, le RCD a fait face à cette situation dans l’adversité et la censure aussi bien lors de la révision de la constitution que pendant la campagne électorale.
Si la corruption a atteint de telles proportions, c’est par ce que le premier vol et le plus grave de tous- celui qui dépossède le citoyen de son droit sacré- est commis dans une indifférence et une complicité dont s’accommodent de nombreux acteurs politiques et sociaux. Le RCD est plus que jamais persuadé que nul ne peut feindre d’être surpris et encore moins de se désoler du marasme actuel s’il assiste passivement au détournement de la volonté populaire.
A ce propos, si le RCD considère comme bienvenues les interpellations en chaîne qui marquent la scène économique ; il demeure résolu à approfondir le débat car ces dernières ne manquent pas de soulever de sérieuses questions.
Pourquoi des scandales aux conséquences économiques désastreuses ont-ils été tus jusque là alors qu’ils étaient connus de tous ? Le RCD dénonce depuis plusieurs années, dans l’enceinte parlementaire ou ailleurs, la particularité du statut de SONATRACH qui empêche toute instance d’accéder au contrôle de sa gestion sans que cela n’ait trouvé le moindre écho. Le moment choisi et les éventuels objectifs que vise cette opération posent de légitimes interrogations qui doivent trouver leurs réponses si l’on veut enfin soustraire la gestion du pays aux luttes d’influence dans le sérail qui prennent en otage le développement national.
Lors de la dernière cession parlementaire, les députés du RCD, attaquant frontalement une loi des finances destinée à cautionner une politique de prédation, ont provoqué des incidents qui ont abouti à une suspension de séance. Dans d’autres pays cet évènement aurait été à la une de tous les média. Tout se passe comme si un compromis mou avait réduit la légitimité de l’activité politique au seul périmètre fixé par le système en place. Le conseil national du RCD considère que l‘opacité actuelle et son traitement occasionnel pose à la fois le problème de transparence dans la gestion des affaires publiques et celui de l’indépendance de la communication.
L’urgence n’est plus à l’exploitation des dérapages, hélas graves et nombreux, de responsables ou d’appareils pour opérer des reclassements claniques mais de donner sa chance à un pays qui sombre chaque jour un peu plus dans la gabegie, le discrédit et l‘instabilité.
Les protestations qui explosent partout dans le pays et qui n’épargnent aucune catégorie sociale sont le signe d’un malaise qui soulève les problématiques de la redistribution de la richesse nationale et de la libre représentation des travailleurs. Les manipulations qui caractérisent certaines de ces actions ne sauraient en évacuer la légitimité ou la profondeur.
Au plan international, le RCD observe que la voix et l’image de l’Algérie se perdent dans le néant. Quand des voix officielles s’élèvent, c’est pour s’abîmer dans une cacophonie révélant l’absence de vision et de concertation. Cela s’est encore vérifié à l’occasion du sommet de Copenhague où des membres du gouvernement ont délivré des analyses différentes voire contradictoires sur le même sujet.
L’inscription de l’Algérie sur la liste des pays susceptibles d’être à l’origine des grands risques terroristes signe la fin de la politique des manipulations d’un dossier aussi sensible que celui de l’extrémisme religieux et de la légitimité du pouvoir politique.
Les scandales financiers chroniques et l’impunité dont jouissent les premiers responsables des secteurs concernés, la crise sociale qui saigne la nation en poussant à l’exil les jeunes et les cadres, l’affaissement de notre système de formation, l’insécurité qui s’étale à travers la délinquance, la censure et le tribalisme qui mine les institutions sont autant de signaux qui dévoilent l’extrême fragilité de l’ Etat et les divisions potentielles qui pèsent sur l’unité nationale.
La solution à un tel désastre ne saurait être trouvée dans les manœuvres visant à rééquilibrer les castes composant un système qui est à l’origine de la faillite actuelle. Pour l’instant, c’est malheureusement sur cette éventualité que spéculent de nombreux segments politiques et sociaux du pays.
Pour continuer son combat en faveur d’une alternative démocratique, le RCD se fixe comme objectifs prioritaires pour 2010, l’élargissement de sa base organique par une campagne méthodique de recrutement et de formation dans le pays et l’émigration pour mieux armer son collectif militant et le développement de la communication de proximité, notamment en direction des jeunes et des femmes dans une période qui ne manquera pas de voir se précipiter les pressions, les censures et autres manœuvres de désinformations. Sur un plan plus politique, le RCD déclinera sa proposition de Refondation nationale en affinant sa réflexion dans les domaines économiques, administratifs et institutionnels.
Mais pour le RCD, la première des urgences dans le pays est de mettre un terme aux fraudes électorales qui empêchent depuis l’indépendance le peuple algérien de se donner des représentants et des institutions légitimes librement choisis. C’est sur le sujet de la surveillance internationale massive et qualifiée des élections que le Rassemblement déterminera ses alliances et qu’il se redéploiera sur la scène internationale.