Cap sur une alternative démocratique
Le conseil national du RCD s’est réuni le 14 octobre 2010 en session ordinaire à Zeralda. Il a eu à débattre :
- du bilan de la rentrée sociale et politique ;
- de la situation sécuritaire nationale et régionale ;
- de la situation internationale ;
- du programme d’actions pour l’année 2010/2011.
S’agissant de la rentrée politique et sociale, le RCD note que les décisions politiques prises récemment attestent toutes d’une volonté de fermer d’avantage la scène politique et médiatique. Cette démarche couplée aux traditionnelles provocations et autres manœuvres politiciennes qui ciblent la Kabylie confirment l’acuité des tensions claniques qui paralysent le sommet de l’Etat.
Le nouveau code communal achève de vider de sa substance la notion même de mandat de l’élu local. Ce dernier sera désormais assimilé à un sous fonctionnaire. L’objectif du pouvoir est clairement de mener une politique à contre courant de l’Histoire en confisquant et en concentrant les prérogatives au moment où l’ensemble des nations œuvrent en faveur de la régionalisation et de la déconcentration des décisions engageant les politiques publiques.
A un autre niveau, Le ministère de l’intérieur vient d’instruire les walis pour exiger un registre de commerce pour tout échange commercial. Au moment précis où le RCD s’apprêtait à lancer dans les communes dont il a la charge « des sites de partage et d’échanges solidaires (SPES) » pour mobiliser toutes les ressources économiques de la commune et offrir des lieux de convivialité à des citoyens privés de rencontres et de communication, l’administration, réduite au rôle d’instrument de contrôle et de répression, qui s’accommode par ailleurs depuis des décades de trottoirs transformés en bazars où se recyclent l’argent du crime organisé au détriment des opérateurs économiques et affiche une réactivité de cerbère quand il s’agit de paralyser des initiatives communales offrant à la cité algérienne autonomie, solidarité et développement économique et culturel.
Plus généralement, la soviétisation en cours de l’économie signe un blocage stratégique qui a conduit à un ralentissement et une délocalisation des IDE, aggravant ainsi une récession chronique. Le chômage des jeunes s’ajoutant à l’opacité générale dans la gestion des affaires publiques va accélérer la misère sociale, véritable poudrière.
Cette politique faite de compromissions, de bricolage et de revirements politiques et économiques confirme la faillite générale d’un système politique qui sévit depuis un demi-siècle.
Les manœuvres policières et judiciaires faites à travers l’affaire des non jeuneurs, comme par hasard localisées à Ighzer Amokrane, Ain El Hammam et Larbaa Nait Iraten et celle de la manipulation d’un groupe de salafistes dans le village d’Aghrib sont les signes avant-coureurs des manipulations récurrentes ciblant la Kabylie quand se rapprochent les moments d’affrontements précédant les rééquilibrages claniques.
Sur le plan de la sécurité nationale et régionale, l’Algérie victime d’un pouvoir obnubilé par la confiscation de la richesse nationale subi de plein fouet les conséquences des compromissions politiques et des dévoiements des organes supposés veiller à la protection du citoyen .
La démission et les tergiversations politiciennes de ces dernières années ont fait de notre pays un espace privilégié de la diffusion du terrorisme international.
Marasme économique, régression sociale, instabilité politique, insécurité persistante, l’Algérie survit miraculeusement à un demi-siècle de gabegie, d’irresponsabilité et d’arbitraire. Malgré Un tel désastre, le pouvoir se réfugie dans un isolement suicidaire, l’opacité et les transactions claniques.
Le RCD qui suit avec vigilance toutes les évolutions de la scène nationale condamne une fois de plus une démarche politique qui a mené la Nation au bord de l’implosion. Le remplacement d’un clan par un autre n’est pas une solution. C’est le problème. Seule une remise en cause et une évaluation responsable et courageuse des cinquante dernières années peuvent permettre à notre pays d’éviter le naufrage.
Notre Rassemblement qui dénonce et combat la sous-culture politique du sérail continue à animer le débat public en associant énergies et compétences collectives ou individuelles pour donner toutes ses chances à notre peuple. Cette constance dans la lutte a permis de dégager les chantiers et les priorités sur lesquelles les forces patriotiques peuvent se retrouver. Les dossiers des droits de l’Homme, de l’identité nationale, du statut de la femme, du traitement de l’Histoire, de la place de la religion dans la cité, comme ceux de la reconfiguration politique et administrative et, aujourd’hui, celui de l’environnement sont au cœur du débat public.
Il ne s’agit ni de régler des comptes ni de persister dans un aveuglement qui a paupérisé et ensanglanté la société, déstabilisé les institutions et discrédité la Nation.
Les problèmes de l’Algérie sont connus. Ils ont pour noms illégitimité, concentration et abus de pouvoir, corruption ; le tout étant la conséquence directe et inévitable des fraudes électorales.
Les solutions sont également connues. Elles s’appellent cahier des charges s’imposant à tout acteur qui s’engage dans le combat politique pacifique, réformes, tant sur les plans administratif qu’économique et éducatif. Il s’agit d’offrir enfin à la Nation algérienne un pouvoir légitime, un projet créatif et cohérent et une méthode de gestion transparente et contrôlée. Cela passe par une surveillance internationale massive et qualifiée de tout processus électoral.
C’est sur la seule base de ce bilan et de cette alternative que le RCD se bat aujourd’hui et qu’il se déterminera demain.
Zeralda, le 14 octobre 2010