Le conseil national du RCD s’est réuni le 21 septembre 2018, en session ordinaire, à Zeralda (Alger).
Dans son allocution d’ouverture, le Président Mohcine Bellabas a mis l’accent sur le redéploiement organique et la restructuration du parti au lendemain de la tenue du 5ème congrès, la dégradation de la situation sociale et le rétrécissement des espaces de liberté avec leur lot de privations et de répression.
A ce sujet, les rapports d’activités des bureaux régionaux relèvent que dans toutes les wilayate du pays, les populations sont confrontées à l’insalubrité publique, les coupures ou les pénuries d’eau potable, l’insuffisance des moyens de soins aggravés par la cherté de la vie durant toute la saison estivale.
La rentrée sociale n’est pas en reste. Les déclarations triomphalistes sur le niveau des investissements dans l’éducation nationale, l’enseignement supérieur, la santé ou les infrastructures de travaux publics n’ont pas résisté aux réalités de terrain.
Il ne suffit pas de décréter que la surcharge des classes est une exception et non la règle pour que la situation se normalise. Dans toutes les wilayas, l’insuffisance des structures pédagogiques est un fait ; en témoigne les demandes de recours aux constructions préfabriquées émissent de partout. A l’insuffisance des cantines scolaires et l’insignifiance des dotations par élève (45 dinars) s’ajoute la baisse drastique de l’allocation pour le transport, moins 40%, dans une situation où le dinar s’effondre jour après jour.
De même, la cacophonie née au sujet de la prise en charge de l’apparition de l’épidémie de choléra démontre, en fin de compte, la marginalisation des politiques publiques de prévention, lesquelles sont devenues les parents pauvres du système de santé de l’avis même de nombreux spécialistes du secteur. Le RCD estime, une fois de plus, que la problématique reste l’accès aux soins pour tous et non l’éternelle rréaffirmation creuse de la médecine gratuite quand les hôpitaux publics sont démunis de tout moyen. Le débat sur l’usage de la carte Chifa suppose en premier lieu des structures publiques performantes qui assurent l’accès à cette catégorie et où les catégories démunies bénéficient de la gratuité par le bais d’un mécanisme de solidarité nationale ; c’est le sens de la proposition du RCD pour une carte Hayat. Les autres franges aisées doivent s’acquitter du cout des soins prodigués. Mais on est loin encore.
Sur un autre plan, les multiples malfaçons dans la réalisation des infrastructures publiques, induites par la généralisation des malversations dans la passation des marchés et aggravées par les coupes budgétaires pour leur entretien, constituent aujourd’hui de véritables dangers. L’effondrement des routes et l’accumulation des eaux fluviales dans les zones urbaines avec leurs lots de victimes est une autre facette d’une gouvernance qui a failli.
Au plan politique, le CN du RCD réitère ses positions de principe concernant le sens de toute élection présidentielle dans le cadre de la constitution en vigueur. Il considère qu’au-delà de l’impératif de la mise en place d’une instance indépendante de gestion des rendez-vous électoraux, l’élection présidentielle doit être une confrontation de programmes déclinés et exposés au peuple algérien.
Enfin, les membres du Conseil national du RCD s’engagent à porter le débat au sein des populations sur toutes les questions qui structurent l’avenir et qui préfigurent les enjeux sociétaux de la communauté nationale.
La levée de bouclier des petits rentiers des hadiths nourris par le marché noir et le commerce de la drogue au sujet des droits de la femme dans notre société mérite avant tout le mépris. Le RCD considère que l’égalité en droits entre tous les citoyens algériens est consacrée par la constitution. C’est la subsistance des dispositions rétrogrades du code de la famille voté par le parti unique en 1984 qui est un anachronisme. Les droits de succession qui perpétuent l’injustice et la reproduction artificielle de positions sociales dominantes doivent être l’objet de débats pour être, adaptés à nos réalités et à celles du monde autour de nous.
Quant au reste, le RCD estime que nul n’est tuteur de la conscience du peuple algérien. Encore moins des regroupements de pseudos religieux dont les dirigeants sont issus de recyclages successifs de serviteurs du sérail, en premier lieu de l’ex parti unique et qui pour certains ont été extraits avec difficulté à la justice y compris étrangère.
Alger, le 21 septembre 2018
Le Conseil National du RCD