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RESOLUTIONS DU CONSEIL NATIONAL DU 25 JANVIER 2001

Le Conseil National du RCD s’est réuni, en session ordinaire, le 25 janvier, à Alger. Il a eu à débattre de la situation politique et socio-économique nationale et de la place de notre pays sur la scène internationale. Il a également procédé à l’évaluation de l’activité et de l’appareil organiques du Rassemblement pour l’année 2000 et a, enfin, examiné le projet de programme des festivités de son 12ème anniversaire.

Au plan intérieur, le Conseil National du RCD relève que les inquiétudes constatées, lors de sa session du 28 septembre 2 000, à propos, notamment, de l’absence de concertation dans la gestion des affaires de l’Etat, se sont vérifiées voire aggravées.

Dans le même sens, la lisibilité politique de la démarche en cours s’opacifie davantage au point de perturber opinion publique, institutions et encadrement. Aléatoire, la communication, donne libre cours à la rumeur et aux supputations, générant inquiétudes et démobilisation auprès des catégories qui ont préservé la Nation de l’un des plus grands périls de son histoire contemporaine.

La volonté de limiter le champ de la liberté d’expression ou le recours abusif au Conseil Constitutionnel pour réduire les prérogatives du pouvoir législatif, engagent le pays dans des diversions qui tendent à faire de la concentration des pouvoirs et de la pression institutionnelle un mode de gestion.

Le RCD rappelle que, c’est l’absence de liberté et l’abus de pouvoir qui, depuis l’indépendance, ont mené l’Algérie à vivre, dans les larmes, le sang et le deuil depuis dix ans.

Un tel climat politique, paralyse aussi le processus des réformes économiques ; les injonctions, les surenchères dogmatiques ou les querelles d’autorité aboutissant à des décisions régulièrement différées, pendant que des pays, aux potentialités et ambitions plus modestes, enregistrent des performances qui les placent, déjà, parmi les pays émergeants.

A la confusion politique et à l’indécision économique, répond une dégradation du climat sécuritaire qui endeuille, à nouveau, la Nation et réveille les manipulations politico-médiatiques étrangères quant à la capacité et/ou la volonté de l’Etat à assurer la sécurité des personnes et des biens, hypothéquant, du même coup, les espoirs de coopération.

L’Algérie se retrouve, une fois de plus, en situation défensive, face au déchaînement des soutiens et relais d’un intégrisme défait et condamné, il y a seulement quelques mois de cela.

La ferme détermination à prémunir la Nation des dérives et laxismes qui ont conduit à une impasse sanglante, doit prévaloir à nouveau.

La preuve est faite que les patriotes, soucieux de la dignité et de l’avenir de la Nation, se sont toujours mobilisés lorsque les responsables ont assumé leurs missions et honoré leurs engagements.

La gravité de la situation ne saurait s’accommoder de manœuvres, d’hésitations ou de velléités de solutions individuelles. Aucun homme, aucun parti, aucune institution, ne saurait, seul, faire face à l’ampleur de la tâche. L’heure est à la rigueur, à la lucidité et à la concertation pour une saine évaluation afin de relancer l’élan citoyen qui a engendré espérance populaire, mobilisation des compétences nationales et sympathie internationale. L’Algérie ne peut se permettre de manquer une autre occasion.

Les problèmes sociaux s’accumulent et l’urgence de leur prise en charge est aussi un impératif politique.

L’emploi, le logement, la lutte contre un analphabétisme ascendant, la couverture sanitaire ou la modernisation des infrastructures peuvent connaître des solutions conséquentes, pour peu que la décision d’Etat  sorte des affrontements surannés et ravageurs d’appareils bureaucratiques et clientélistes.

Il y a une année, l’Algérie s’engageait, résolument, dans la voie de la paix, de la liberté et du progrès. La ferveur populaire, bénéficiant d’un reflux considérable de l’activisme intégriste et du terrorisme, amenait la mobilisation résolue de l’encadrement national et de l’essentiel de la classe politique autour des chantiers attendus par le pays depuis l’Indépendance. La solidarité internationale s’était manifestée sur de nombreux fronts et domaines. Parce que les enseignements des errements passés n’ont pas été retenus,  parce que les travers d’une culture politique désuète, privilégiant la ruse et la tactique au détriment des ambitions nationales, ont repris le dessus sur la ferme détermination du pays à consolider un salutaire combat républicain, la Nation algérienne se retrouve, une fois de plus, livrée au doute et soumise aux pressions internes et externes de forces rétrogrades vaincues par une résistance citoyenne, retenue comme le digne héritage du sacrifice qui a permis sa libération.

Le RCD demeure persuadé que  ce qui était possible il y a une année de cela, le reste aujourd’hui. C’est la seule voie à même de garantir la cohésion sociale, la stabilité et la crédibilité institutionnelles et l’émancipation démocratique de notre pays.

C’est sur ce contrat que le RCD s’est engagé dans la coalition gouvernementale. C’est sur la base de l’évaluation qui en sera faite que le Rassemblement se positionnera.

La réhabilitation de la politique intérieure sera déterminante dans la disponibilité de nos partenaires à s’impliquer davantage en Algérie.

Au plan régional, une nouvelle et audacieuse exploration de l’espace nord-africain, constitue une des conditions de stabilité et d’émancipation socio-économiques de la Rive Sud de la Méditerranée occidentale. Dans le même sens, la relance du processus de Barcelone est une opportunité pour un aboutissement rapide de l’accord d’association de l’Algérie avec l’Union Européenne.

Par ailleurs, la question palestinienne reste la clé de voûte de toute solution de paix et de progrès durables au Proche et Moyen-Orient et dans le Bassin méditerranéen.

Il est du devoir des républicains algériens d’œuvrer à ce qu’elle reste inscrite dans un cadre d’expression et d’accomplissement démocratiques.

Le Maghreb peut, également, contribuer à faire de la présence de l’Union Européenne une partie plus active dans un processus de paix qui appelle, plus que jamais, un suivi et un arbitrage consensuels.

Qu’il s’agisse de peser, politiquement, pour garantir un destin national de dignité et de liberté ou de mettre en œuvre les décisions pouvant améliorer le quotidien de notre peuple, la mobilisation et la solidarité des forces patriotiques et républicaines, sont une condition du dépassement de l’enlisement actuel. Ce sont ces forces qui ont sauvé l’Algérie, c’est à elles qu’il revient de réunir les conditions de sa reconstruction.  

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