Gouvernance en berne : Béjaïa étouffe sous les retards

 

Dans une vidéo publiée récemment sur les réseaux sociaux, le président de l’Assemblée populaire de wilaya (P/APW) de Béjaïa reconnaît enfin l’évidence : les travaux de modernisation de la route nationale 12 (RN12) accusent un retard considérable. Après des mois de silence, il évoque la possibilité de sanctions contre l’une des entreprises impliquées. Cette déclaration tardive ne saurait masquer les réalités !
 
•Une réalité que vivent quotidiennement les habitants : la RN12 est devenue un véritable calvaire depuis le lancement des travaux en 2024.
•L’autre réalité, que l’Assemblée Populaire de Wilaya (APW) se trouve réduite à une oisiveté stérile, privée d’initiative et dépourvue de toute capacité décisionnelle. Son rôle semble désormais cantonné à une formalité vide de sens, une présence institutionnelle sans réelle portée.
 
Or, une APW digne de ce nom ne se limite pas à dénoncer les dysfonctionnements, elle agit avec détermination. Elle ne se contente pas de formuler des doléances, mais s’engage dans des actions concrètes. Elle ne subit pas les événements, elle les anticipe et les façonne. Elle œuvre avec efficacité au service de la population, en proposant et en appliquant des solutions tangibles.
 
C’est là le propre d’une assemblée réellement représentative, animée par la confiance de ses citoyens et portée par leurs attentes. Elle ne saurait être le simple produit de compromis politiciens ou de calculs conjoncturels.
Le tronçon Béjaïa–Oued Ghir, axe routier vital pour l’ensemble de la wilaya, est aujourd’hui synonyme de souffrance pour des milliers d’usagers. Les embouteillages, qui s’étendent sur plusieurs kilomètres, paralysent la circulation dans les deux sens et rendent l’accès à la ville quasiment impossible.
 
Les conséquences sont lourdes : des rendez-vous médicaux annulés, des examens universitaires reportés, des étudiants/employés bloqués, des marchandises retardées, une activité économique pénalisée…
Comment justifier de tels travaux sans planification préalable, alors même que le ministre des Transports annonçait récemment l’ouverture du port de Béjaïa en continu, 24h/24 et 7j/7 ?
 
Le retard sur la RN12 n’est malheureusement pas un cas isolé. Il s’inscrit dans un schéma plus large d’abandon ou de stagnation des projets structurants dans la wilaya de Béjaïa.
L’exemple le plus édifiant demeure celui de la pénétrante autoroutière vers Béjaïa : lancée en 2013, elle n’est toujours pas achevée en 2025. Le port, pourtant deuxième au niveau national, n’est pas raccordé à l’autoroute, malgré des promesses officielles de livraison en trois ans.
 
D’autres chantiers lancés ces dernières années connaissent également des retards inacceptables :
 
• le dédoublement de la voie ferrée Béjaïa–Beni Mansour,
• les stations d’épuration de Sidi Aïch et Akbou,
• la zone industrielle d’El-Kseur,
• la station de dessalement de Tighremt,
• le Centre d’enfouissement technique (CET) de Sidi Boudarhem.
• Le Centre Anti Cancer (CAC) d’Amizour.
 
À cela s’ajoute une longue liste de projets pourtant inscrits depuis des décennies mais toujours à l’arrêt, bloqués au stade d’études ou simplement oubliés :
 
• la zone industrielle de Boudjellil,
• le dédoublement des RN26 et RN9,
• la construction d’un CHU moderne,
• l’extension de l’aéroport Abane Ramdane,
• la réalisation d’un stade de 30 000 places,
• les projets de tramway et de téléphérique,
• la mise en place de déchèteries et CET aux normes,
• la création d’un parc urbain à Béjaïa,
• la construction de parkings à étages dans les centres urbains.
 
Ce constat est amer mais incontournable : à Béjaïa, les délais de réalisation des projets publics ne sont presque jamais respectés.
 
L’accumulation des retards nourrit une frustration grandissante chez les citoyens, freine le développement économique et sape la confiance dans les institutions.
 
Face à cette réalité, les discours populistes et les effets d’annonce ne suffisent plus. Ce que les habitants de Béjaïa attendent, ce sont des actes concrets, une gouvernance rigoureuse, une volonté politique forte, et une planification à la hauteur des enjeux.
 
La wilaya de Béjaïa mérite mieux. Elle mérite une politique d’aménagement cohérente, des infrastructures modernes, et surtout, des projets qui aboutissent dans les délais.
 
Il est temps d’agir pour Béjaïa. Il est temps de lui donner un avenir digne de son potentiel. »
 

RCD Algérie

Le RCD tire ses fondements des luttes du peuple algérien pour sa liberté et du combat des générations post indépendance pour le progrès, la justice et la démocratie. Il est la confluence de l’action et des idéaux de la révolution algérienne formalisée dans la plateforme du congrès de la Soummam et des aspirations à l’universalité et la souveraineté de notre peuple.

Fondé en 1989 par des militants qui ont porté la contestation des fondements identitaires imposés à la Nation, en particuliers la négation de la langue Amazigh et sa dimension historique et culturelle, des défenseurs des droits de l’homme et des syndicalistes, le RCD aspire et milite pour une société de liberté, d’égalité en droits entre tous les citoyens et de solidarité. Le RCD se positionne sur l’échiquier de la sociale démocratie.

C’est de cette histoire que découle nos convictions que ce projet de société se cristallise dans une République symbolisée par un Etat qui :

Protège la liberté de conscience et proscrit l’utilisation de la religion dans la compétition politique, c'est-à-dire la laïcité de l’Etat ;
Garanti les libertés individuelles et collectives, les droits de l’homme et l’égalité entre les citoyens indépendamment de leur langue maternelle ou de leur sexe ;
Promeut toutes les composantes de l’identité algérienne et érige la langue amazigh en tant que langue officielle aux côtés de la langue arabe ;
Consacre la région comme pôle de développement et de régulation et espace d’expression de la démocratie locale ;
Libère l’initiative privée pour l’innovation et le progrès ;
Donne une réalité à l’égalité des chances et la protection sociale par une politique juste de redistribution des ressources et des richesses ;
Organise l’alternance au pouvoir par des élections à tous les niveaux sous la responsabilité d’un organe permanent et indépendant du pouvoir exécutif.
Dans un monde globalisé dans son fonctionnement économique et face aux menaces stratégiques qu’il risque de subir dont l’éventualité d’une crise écologique, le RCD milite pour l’instauration de la paix, l’intégration dans l’espace nord-africain et un modèle de développement durable.

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Réponse aux accusations infondées : pour une vérité politique sans détours

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