Le Comité Exécutif du RCD, réuni en session ordinaire le 19 février 2002, a analysé la situation nationale du point de vue social et politique.
Il observe que l’aggravation de la dégradation des conditions de vie de la majorité de la population algérienne conduit à un marasme social continu, porteur de tous les dangers. Les grèves initiées par les travailleurs dans les différents secteurs sont l’expression d’un ras-le-bol général. Elles sont d’autant plus légitimes qu’elles portent en germe un frémissement syndical beaucoup plus tourné à défendre les intérêts des salariés.
Cette contestation sociale rappelle que la société est en mouvement alors que le régime se cantonne dans le conservatisme le plus stérile.
L’immobilisme économique, ajouté aux hésitations politiques, conduisent inévitablement à l’exclusion de plus en plus de citoyens de la sphère économique en particulier et de la chose publique en général.
Le Comité note également que, concernant le mouvement citoyen de Kabylie, le pouvoir ne donne, à ce jour, aucune suite ni judiciaire ni politique aux revendications formulées depuis déjà dix mois. Comme d’habitude, il privilégie l’approche policière héritée du parti unique au dépens d’une démarche politique.
La dernière manipulation des services occultes consiste à procéder à des montages disculpant leurs snipers pour impliquer des citoyens ou des militants réputés être proches du RCD.
Cette volonté d’étouffer toute velléité d’expression autonome, s’accompagne d’une tentative soutenue de mise au pas de la presse indépendante dont le directeur de `’El-Watan », menacé d’une année ferme d’emprisonnement, est la dernière victime. Le RCD apporte son soutien sans réserve à Omar Belhouchet et s’élève contre ces pratiques qui menacent la liberté d’expression et, partant, un processus de démocratisation de plus en plus malmené.
C’est dans ce climat délétère que le Président de la République a décidé de lancer des consultations avec les partis politiques.
Tout en relevant que depuis son investiture, le chef de l’Etat a minoré le rôle des formations politiques, le RCD a décidé, par principe, de participer à ces entretiens pour soulever un certain nombre de questions qui, si elles n’étaient pas réglées, risquent d’hypothéquer durablement le devenir démocratique de l’Algérie.