Le Comité Exécutif du RCD s’est réuni en session ordinaire le 12 mai 2004.
Les évaluations politiques, économiques et sociales attestent que le statu-quo et l’immobilisme sanctionnent la vie nationale après une élection présidentielle qui a fait avorter une attente démocratique populaire, exprimée tout au long de la campagne électorale.
La reconduction du gouvernement est soulignée par un programme dominé par les ambiguïtés et les généralités.
Aucune vision économique n’apparaît, aucune réforme ne se précise.
Les grands chantiers évoqués sont noyés dans des approximations propres au consensus mou des alliances politiques incertaines dans leur définition et aléatoires dans leur rapport de force.
Les crises de l’emploi, du logement, du système de santé, du transport sont implicitement assumées comme des fatalités, pendant que la femme et le jeune sont invités, par un discours creux et équivoque, à attendre.
Les réformes politiques et sociales appellent volonté politique et transparence.
La fermeture des médias publics à l’opposition, doublée par l’acharnement sans fin qui s’abat sur la presse privée, confirment la détermination à gérer le pays par l’arbitraire et l’opacité.
Dans un tel contexte, l’aisance financière ne peut servir qu’à l’entretien de clientèles parasitaires et prédatrices.
Véritable serpent de mer, la « réconciliation nationale » est agitée avec autant de frénésie que de démagogie.
Ni les cadres de son élaboration, ni les acteurs qu’elle implique, ni les objectifs qu’elle vise ne sont avoués.
Une fois de plus, le flou et la manipulation médiatique escamotent l’un des sujets les plus sensibles de notre histoire immédiate.
Dans d’autres pays, de tels drames n’ont pu être dépassés que par le courage et la vérité.
Au plan organique, le Comité Exécutif a étudié la préparation de l’université d’été, la programmation du regroupement des étudiants pour la saison 2004 et la tenue du congrès pour le premier trimestre 2005 qui sera soumise à débat à la session du Conseil National du 10 juin 2004.
Sur la scène internationale, le RCD observe l’absence de la diplomatie algérienne face à des évènements qui bouleversent le monde sur le plan géostratégique, éthique et sécuritaire.
Les scandales révélés dans les prisons irakiennes ne peuvent s’accommoder de silence. Seules l’illégitimité du pouvoir peut expliquer de tels renoncements dans notre pays où la torture demeure l’un des traumatismes les plus douloureux de notre mémoire.
Acteur et animateur de l’opposition démocratique, le RCD se tient, plus que jamais, aux côtés des forces sociales et politiques qui ont honoré le pays par leurs engagements et sacrifices et les invite à nourrir et à amplifier le débat et la solidarité en leur sein.
La fraude électorale peut contrarier une évolution conjoncturelle, elle ne pourra jamais bloquer une marche historique.
L’alternative démocratique s’est révélée pendant la campagne électorale comme une demande populaire forte et légitime.
Exigence citoyenne, cette aspiration est inéluctable.
Alger, le 12 mai 2004