Le Conseil de la Nation vient d’adopter, sans surprise, la loi scélérate visant le bâillonnement de la liberté de presse. Dans la foulée et comme le présageait le dérapage programmé contre la marche du 14 juin, le Ministre de l’Intérieur vient d’annoncer l’intention du gouvernement d’interdire toute manifestation publique.
Pour dangereuse qu’elle soit pour la profession, cette loi votée par une majorité parlementaire issue d’une fraude électorale massive révèle, en vérité, une volonté de régenter toute la vie politique dans notre pays. La confiscation des médias publics écrits et audio-visuels et leur détournement au service exclusif de la propagande en est l’illustration manifeste.
La répression sanglante des révoltes de Kabylie et d’autres régions du pays montre que le régime est décidé à jouer de la division de la Nation pour survivre. Pourtant, la revendication identitaire et linguistique amazigh, que le pouvoir s’évertue à diaboliser, fait partie de la question démocratique nationale. La responsabilité et le patriotisme citoyens compensent, pour l’heure, la folie meurtrière d’un régime agonisant.
L’incompétence, le cynisme et le régionalisme érigés en programme politique font oublier au pouvoir qu’un peuple qui n’a pas cédé devant le terrorisme intégriste ne peut abdiquer face à la terreur d’Etat.
Dans le pays, dans l’émigration et sur la scène internationale, le pouvoir est rejeté et condamné.
Enfermés dans une fuite en avant sanglante, nos gouvernants font courir à la Nation les plus graves périls.
Devant cette menace, le RCD réitère son message :
- Taire les divergences secondaires et s’atteler à la réalisation d’un consensus républicain pour offrir une alternative démocratique au pays.
- Regrouper l’ensemble des forces démocratiques et républicaines pour faire barrage aux manœuvres du régime.
Solidaire de toutes les contestations ayant pour objectif l’aboutissement pacifique de revendications démocratiques, le RCD appelle les Algériens, notamment la jeunesse, à préserver les biens collectifs qui sont les leurs et à rester vigilants face à toutes les provocations dont joue le pouvoir pour discréditer notre combat.
La situation est grave. L’Histoire nous interpelle. Des choix s’imposent à nous. On ne peut sauver l’Algérie et garder le régime. Le salut de la patrie est à ce prix.