Réponse aux accusations infondées : pour une vérité politique sans détours

 

QUE DE FLEUVES RETROUVÉS
Réponse aux accusations infondées : pour une vérité politique sans détours
 
Un texte , récemment partagé ,sous le titre volontairement dramatique, « Que de fleuves détournés » remet en cause , une fois de plus , l’engagement du RCD et réactive des vieilles polémiques
 
Loin des invectives et des raccourcis faciles , il est de mon devoir de militant, membre du conseil national, d’apporter des clarifications dans le respect des faits et des principes
 
1. LA SIGNATURE DE 2019 : UNE AFFAIRE CLÔSÉE, DÉJÀ CLARIFIÉE
 
L’accusation centrale repose sur la signature, en mars 2019, d’un document par l’ancien président du parti. L’actuel président, Atmane Mazouz, a été clair à plusieurs reprises : cette initiative individuelle, dans un moment de basculement historique, n’a jamais engagé le parti. Ce n’était ni une résolution de congrès, ni une orientation stratégique. Elle n’a donné lieu ni à un alignement avec quelque courant islamiste que ce soit, ni à un infléchissement doctrinal. Répéter l’inverse ne crée pas une vérité : cela révèle surtout une volonté d’alimenter une fiction.
 
2. LIGNE POLITIQUE : COHÉRENCE DANS L’ADAPTATION 
 
Le RCD n’a jamais renié ses principes fondateurs : laïcité, démocratie, État de droit. Ce qui a évolué depuis 2019, c’est la hiérarchisation des priorités dans un contexte de mobilisation populaire inédite. Le Hirak a mis à nu l’urgence d’une refondation institutionnelle. Le parti a choisi de contribuer, lucidement, à cette dynamique en pensant les conditions d’une transition démocratique. Il ne s’agissait pas d’abandonner les idéaux, mais de les rendre opérants.
 
Adapter une ligne politique n’est pas trahir : c’est faire preuve de responsabilité. Quant aux positions sur les élections, elles ont toujours été rendues publiques, motivées, débattues, loin de toute dissimulation.
 
3. MAZAFRAN : UN MOMENT POLITIQUE, PAS UNE CAPITULATION
 
Réduire Mazafran à un renoncement est une simplification trompeuse. Il s’agissait d’une tentative de convergence dans un moment de vide politique, de fin de cycle autoritaire, de quête de nouvelles formes d’organisation démocratique. Le RCD y a participé sans jamais dissoudre sa voix ni brader ses valeurs. La feuille de route issue de ces échanges était un compromis, pas une abdication.
 
Il est utile de rappeler que la pluralité d’analyse fait partie de l’ADN démocratique du RCD. Caractériser tout désaccord comme une trahison relève d’une vision autoritaire de la politique.
 
4. ARCHIVES ET MÉMOIRE : PAS D’AMNÉSIE, MAIS UNE CONTINUITÉ VIVANTE
 
Accuser le parti de vouloir « effacer » son histoire est une exagération pure. Aucun bannissement des figures historiques n’a eu lieu.
 
La mémoire du RCD ne se réduit pas à des icônes figées. Elle vit dans les luttes actuelles, dans l’engagement de ses militants, dans le combat permanent pour les droits, les libertés, et la justice sociale. La fidélité au passé ne peut être confondue avec l’immobilisme.
 
5. SUR LES MILITANTS : DÉSINFORMATION ET EXAGÉRATIONS
 
Parler de « purge » de 200 cadres est un chiffre fantaisiste, déconnecté de la réalité. Comme tout parti politique, le RCD a connu des désaccords, parfois des départs, toujours dans le respect des statuts. Aucun militant n’a été empêché de s’exprimer ; mais la critique, pour être légitime, doit aussi accepter les règles du débat démocratique interne. Quitter une structure ne donne pas licence à la dénigrer.
 
6. POUR UNE RESPONSABILITÉ POLITIQUE PARTAGÉE
 
Le RCD n’a pas tourné le dos à son histoire. Il refuse simplement de s’enfermer dans un récit figé, coupé des urgences contemporaines. Il continue de porter haut ses valeurs fondatrices — démocratie, laïcité, égalité — dans un environnement en mutation, avec les outils et les discours de notre temps.
Nous appelons à un débat politique exigeant, fondé sur les faits, respectueux de la diversité des parcours et des opinions. L’Algérie a besoin de partis solides, pas de polémiques stériles. De fleuves, il y en a eu beaucoup. Détournés, peut-être. Mais surtout retrouvés, chaque fois que la démocratie devient une exigence collective.
 
Hamid Boudi
Membre du conseil national

RCD Algérie

Le RCD tire ses fondements des luttes du peuple algérien pour sa liberté et du combat des générations post indépendance pour le progrès, la justice et la démocratie. Il est la confluence de l’action et des idéaux de la révolution algérienne formalisée dans la plateforme du congrès de la Soummam et des aspirations à l’universalité et la souveraineté de notre peuple.

Fondé en 1989 par des militants qui ont porté la contestation des fondements identitaires imposés à la Nation, en particuliers la négation de la langue Amazigh et sa dimension historique et culturelle, des défenseurs des droits de l’homme et des syndicalistes, le RCD aspire et milite pour une société de liberté, d’égalité en droits entre tous les citoyens et de solidarité. Le RCD se positionne sur l’échiquier de la sociale démocratie.

C’est de cette histoire que découle nos convictions que ce projet de société se cristallise dans une République symbolisée par un Etat qui :

Protège la liberté de conscience et proscrit l’utilisation de la religion dans la compétition politique, c'est-à-dire la laïcité de l’Etat ;
Garanti les libertés individuelles et collectives, les droits de l’homme et l’égalité entre les citoyens indépendamment de leur langue maternelle ou de leur sexe ;
Promeut toutes les composantes de l’identité algérienne et érige la langue amazigh en tant que langue officielle aux côtés de la langue arabe ;
Consacre la région comme pôle de développement et de régulation et espace d’expression de la démocratie locale ;
Libère l’initiative privée pour l’innovation et le progrès ;
Donne une réalité à l’égalité des chances et la protection sociale par une politique juste de redistribution des ressources et des richesses ;
Organise l’alternance au pouvoir par des élections à tous les niveaux sous la responsabilité d’un organe permanent et indépendant du pouvoir exécutif.
Dans un monde globalisé dans son fonctionnement économique et face aux menaces stratégiques qu’il risque de subir dont l’éventualité d’une crise écologique, le RCD milite pour l’instauration de la paix, l’intégration dans l’espace nord-africain et un modèle de développement durable.

 rcd.webdz@gmail.com

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Djoher Amhis‑Ouksel nous a quittés. Femme de lettres, figure intellectuelle majeure et pédagogue passionnée, elle laisse derrière elle un vide immense dans le paysage culturel et éducatif algérien.   Née en 1928 à Ath Yenni, en Kabylie, elle a très tôt embrassé la voie de l’enseignement après une formation à l’École normale de Miliana. Institutrice, professeure de lettres, puis inspectrice de l’Éducation nationale, elle a consacré sa vie à transmettre le goût du savoir, de la rigueur et de la langue.   Après sa retraite en 1983, elle poursuit son engagement à travers l’écriture. Elle fonde la collection « Empreintes […]

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