
Il est clair que le machisme sociétal résiste à l’épanouissement de la femme algérienne qui s’impose de plus en plus à tous les niveaux et dans tous les domaines de la gestion des affaires publiques mais l’émergence d’une véritable conscience politique qui se conjugue au féminin a contraint le pouvoir de fait à pratiquer un laxisme flagrant devant les violences exercées d’une manière récurrente contre la femme algérienne.
L’agression subie par deux femmes au niveau de la ville de Laghouat, à la veille du 08 mars, est une preuve tangible de ce laxisme.
Puisque on y est, les services de sécurité dont la vocation est celle de protéger le citoyen sont occupés par la répression de l’action politique, syndicale et associative et les arrestations pour délit d’opinion .
La réapparition des pratiques fascistes des années 90 passe aussi par l’amplification de l’archaïsme qui stigmatise la moitié du peuple algérien.
La stratégie du pire est en marche et la question des violences contre les femmes est aussi politique que sociétale.
L’ engagement politique des plus intéressants de la femme algérienne, exprimé lors de l’insurrection du 22 février 2019 va-t-il faire comprendre aux partisans de l’idéologie rétrograde et aux traditionalistes de la société qu’aucune construction démocratique n’est possible sans la consécration de l’égalité Hommes/Femmes ?
Un challenge qui vaut la peine d’être engagé.
Le prétexte « ce n’est pas le moment » doit être banni pour pouvoir accéder définitivement à un État de droit et de tous les droits.
Quand bien même on arriverait à dégager ce système, si ces pratiques ségrégationnistes ne sont pas démantelées, on tombera toujours dans les mêmes impasses.
La société doit être bousculée et secouée pour que nul pouvoir de quelle nature soit-il ne puisse ligoter la femme avec un code de la famille de la honte.
Les violences contre les femmes doivent cesser et doivent être bannies à jamais.
C’est la liberté de la femme qui donne un sens à la liberté tout court.
Sans la liberté de la femme, nous ne méritons aucune liberté car notre citoyenneté s’en trouverait amputée et elle se viderait de tout son sens.
Conscient de cette carence sociétale, le RCD a toujours été à l’avant-garde du combat pour cette égalité qui exprime le véritable sens de la citoyenneté.
Armé de son courage de dire et de sa force d’agir, ce parti progressiste par excellence n’a jamais eu peur de bousculer la société, parce qu’il est convaincu que le changement radical doit être politique mais aussi sociétal.
Moussa Naït Amara