Le RCD qui tire la substance de son action et de son programme des luttes et des idéaux du mouvement national, commémore chaque année le 20 aout, jour de la tenue du congrès de la Soummam, en 1956, en plein guerre de libération nationale.
Rien ne présageait la tournure prise par cette halte, cette année, mardi dernier. Un bouclage en règle de toutes les routes menant au site historique d’Ifri et des barrages filtrants de la police et de la gendarmerie ont été érigés tôt le matin. Seuls les véhicules alloués par les services de la wilaya pour l’événement (jeunes scouts, associations organiques…) sont autorisés à franchir le dispositif.
Ce dispositif est d’autant plus surprenant que les autorités ont pris le soin de faire défiler les candidats à l’élection présidentielle, la veille, pour le FFS, et le lendemain, le 21, pour le candidat de HMS. Il n’est pas inutile de faire remarquer que c’est une première pour ce dernier parti qui s’est construit dans l’hostilité assumée au projet d’un Etat moderne prôné par la plateforme de la Soummam.
Tout plaidait pour une journée de commémoration sans tension mais au bout du compte, au lieu de cela, les autorités en charge de la gestion de l’événement ont organisé un traquenard en prenant le soin de programmer la veille et le lendemain du 20, les cortèges para-officiels pour les besoins de la campagne électorale de l’ENTV.
Aux alentours immédiats du site, la tension est palpable dans une foule dominée par les gendarmes et les policiers en tenues mais surtout déguisés en civils. Ceux qui ont réussi à se présenter à l’entrée du site sont immédiatement pris « en charge » ; contrôle d’identité, intimidations, interpellations et arrestations pour les citoyens connus pour leurs activités politiques dans l’opposition et spécialement dans le RCD.
Cette chasse aux militants du RCD est couronnée par l’arrestation, à Ighzar Amokrane du président du parti et de toute la délégation qui l’accompagnait. Au moment du décompte prés d’une cinquantaine de militants du parti ont été embarqués et répartis sur différents commissariats et brigades de gendarmerie de la Wilaya de Bejaia. Ce n’est que tard dans la nuit que l’ensemble de ces militants ont été relâchés après que les administrations concernées aient pris le soin de confectionner pour chacun un dossier pour des poursuites judicaires pour « rassemblement illégal et perturbation des élections ».
Le RCD dénonce cette atteinte flagrante à la liberté et au droit de circuler sur tout le territoire national. Cette attitude aurait pu virer à une ratonnade, si ce n’était la sagesse de nos militants, soulève plusieurs remarques et interrogations.
Comment et quel centre du pouvoir a planifié cette opération de répression et de stigmatisation d’un groupe social, en l’occurrence les militants d’un parti politique dûment agréé?
Pourquoi lors des interrogatoires subis par nos militants, les policiers sont instruits pour une comparution immédiate et que des « ordres » et des « contre ordres » alternent entre confirmation et annulation de cette procédure ?
Cette nouvelle cabale, d’un genre nouveau , contre le RCD a le mérite de dévoiler un pouvoir aux abois, isolé et rejeté par l’écrasante majorité des Algériens. Elle indique aussi que le processus de privatisation des institutions de l’Etat n’a pas de limites pour ceux qui ont pris en otage le pays. Instrumentaliser un recueillement des militants du RCD comme un délit, celui d’une intention de perturber le déroulement d’une campagne électorale qui n’existe d’ailleurs que dans les médias officiels et para officiels relève d’une indigence sans équivalent. Les Algériens qui ont dans leur écrasante majorité tourné le dos à ce carnaval interne au régime savent que tout est joué d’avance avec acteurs et figurants. Le collège des décideurs a fait le choix de candidatures boiteuses pour accompagner une plus forte illégitimité de l’actuel chef de l’État. Pour quel but inavoué exactement ? Seul l’avenir, sans doute immédiat, le dévoilera. On sait déjà, a travers des déclarations autorisées que les parrains du collège sont minoritaires dans cette option de reconduction forcée.
Le RCD est facteur d’ordre. Il ne peut être le vecteur de la division et du chaos.
Enfin, il invite les militants et les sympathisants à être nombreux pour prendre part aux rencontres régionales programmées pour ce week-end dans les principaux bureaux régionaux du parti pour discuter des perspectives à court et moyen termes .
Alger, le 22 août 2024
Le #RCD