Le rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) dresse un tableau des plus sombre de la situation sociale, politique et économique du pays. Dans un communiqué rendu public, ce samedi à l’issue de la réunion de son secrétariat national, le parti revient sur un nombre de dossiers et tire la sonnette d’alarme.

« À l’approche du 20 août, date anniversaire du Congrès de la Soummam, le RCD appelle à revisiter l’esprit et le message de l’Appel du 20 août 1956 : unir les forces vives pour arracher la souveraineté du peuple et bâtir un État de droit sur des bases solides, modernes et démocratiques », explique d’emblée le parti, qui revient aussi sur la loi minière qu’il a dénoncée avec le PT et Jil Jadid dans un communiqué commun.
Selon le RCD, « dans un pays enfermé dans la séquence de ‘’l’autoritarisme’’, où toutes les institutions sont suspendues aux desiderata d’un chef auquel l’allégeance a remplacé le mandat populaire, il est urgent d’ouvrir une perspective politique sérieuse, crédible et inclusive afin d’éviter le chaos qui nous guette ».
« L’Algérie d’aujourd’hui inquiète profondément », lance le RCD, citant la multiplication des « violences sociales se multiplient dans les villes, les quartiers et les villages, nourries par un mélange explosif de bigoterie religieuse instrumentalisée, de prosélytisme agressif et de toxicomanie galopante ».
« Ces dérives fragilisent les liens de confiance et menacent la cohésion sociale déjà mise à rude épreuve. La situation du secteur de l’éducation illustre parfaitement cette régression. La légèreté dans la prise de décision, l’absence d’une vision modernisatrice et l’influence persistante de l’idéologie islamiste hypothèquent lourdement l’avenir du pays. Le constat du chef d’état-major sur cette dérive ne changera rien sans actes forts », relave la formation présidée par Atmane Mazouz.
Pour le RCD, ajoute le communiqué, « la prise de conscience doit se traduire par l’ouverture d’un large débat inclusif et des décisions courageuses et immédiates, visant à remettre de l’ordre, à restaurer la neutralité de l’école publique et à l’extirper définitivement des mains malveillantes de l’obscurantisme ».
Sur le plan économique, estime encore ce parti, « le dernier rapport de l’ONS vient confirmer, chiffres à l’appui, ce que le RCD et d’autres dénoncent depuis des années : les gesticulations médiatiques et les promesses creuses du pouvoir sont rattrapées par la réalité ».
===Drame de Oued El Harrach : « irresponsabilité de l’Etat »===
« Réserves de change en baisse, recul des exportations d’hydrocarbures en volume et en valeur, chiffres désastreux des exportations hors pétrole : tous les indicateurs sont au rouge. Dans ce contexte d’effondrement, la décision du ministre du Commerce et de l’Association des banques d’exiger des opérateurs économiques un programme prévisionnel d’importations apparaît comme une mesure d’épicerie, révélatrice d’une gestion de crise improvisée et sans vision. Cette politique ne fait que freiner l’investissement, bloquer l’activité économique et aggraver une inflation déjà insupportable pour la population », indique le communiqué.
Evoquant le tragique accident survenu, vendredi à Oued El Harrach, le RCD dénonce avec force l’irresponsabilité d’un État qui laisse circuler un parc automobile vétuste et dangereux, symbole de l’abandon des infrastructures et de l’absence de contrôle rigoureux des moyens de transport. La sécurité routière n’est pas une fatalité mais une obligation qui incombe aux pouvoirs publics.
Source : https://interlignes.dz/rcd-lalgerie-daujourdhui-inquiete