
Le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Atmane Mazouz, dénonce le boycott médiatique de son parti par l’écrasante majorité des titres de la presse publique et privée.

« Je commencerai mon propos par un constat brutal, que personne ne peut ignorer : le RCD est boycotté, quotidiennement, méthodiquement, par tous les circuits de désinformation du régime. L’ordre vient d’en haut. Les rédactions ont un seul chef », condamne-t-il, à l’ouverture, ce vendredi, des travaux de la 7e session ordinaire du conseil national de son parti.
Poursuivant, il affirme que cette bouderie systématique des activités du parti est une preuve « que ses idées dérangent ». « Et c’est là, paradoxalement, le meilleur signe de notre vitalité politique. Car quand les médias de la soumission vous ignorent, c’est que vous tenez debout. Quand les chaînes de la honte, alimentées par l’argent public, fuient vos idées, c’est que vos idées dérangent. Quand les journaux domestiqués, tenus par la publicité étatique et la peur du lendemain, ferment leurs colonnes, c’est que votre discours reste libre », lance-t-il.
Dénonçant encore l’attitude de certains titres défendus par le RCD par le passé, Atmane Mazouz rend hommage au journaliste, Zoheir Aberkane, décédé il y a une année des suites d’un malaise cardiaque.
« Ce boycott n’est pas une faiblesse pour nous. C’est une preuve de leur peur. S’ils nous boycottent, c’est qu’ils ne peuvent pas nous affronter. S’ils nous ignorent, c’est qu’ils ne peuvent pas nous réduire », soutient-il.
Poursuivant, le leader du RCD fait une sorte de critique du parti. « Nous nous retrouvons aujourd’hui pour faire le point, non pas pour dresser un bilan de satisfaction, ni pour céder au découragement, mais pour regarder la vérité en face et tracer ensemble le chemin à suivre. Le RCD n’a jamais prétendu être parfait », indique-t-il.
« Mais nous devons être lucides : nos activités restent insuffisantes face à l’immensité des défis. Nous ne pouvons pas nous satisfaire d’une poignée d’initiatives militantes pendant que l’appareil du pouvoir avance, pendant que la société doute, pendant que la jeunesse s’épuise dans l’exil ou le repli. Certaines structures sont actives, d’autres sommeillent. Certaines régions sont en éveil, d’autres en retrait. Ce déséquilibre doit cesser. Le RCD ne peut être fort à Alger, la région chaouie et absent ailleurs, il ne peut vibrer dans la diaspora et faiblir à l’intérieur du pays », précise-t-il.
Abordant la situation socio-économique dans le pays, Atmane Mazouz dresse aussi un constat sans concession. « Nous sommes à un moment où la vérité n’est plus un choix, mais une urgence (…) Pendant que le monde avance, notre pays s’enfonce dans l’immobilisme, maintenu sous perfusion d’une rente qui s’amenuise et d’un pouvoir qui refuse obstinément de changer », lance-t-il, estimant que les « Algériens ne vivent pas une simple crise économique, ils subissent un naufrage systémique ».
Et d’ajouter : « Nous refusons que ce pays, riche de son histoire, riche de son peuple et de ses ressources, continue à être géré comme un bien privé ». Selon lui, « l’Algérie a besoin d’un véritable projet économique fondé sur : – La libération des énergies productives, en rompant avec le monopole d’État et les réseaux clientélistes, l’encouragement des entreprises nationales, des startups, des initiatives agricoles et industrielles locales et une gouvernance transparente où le budget de l’État cesse d’être un butin pour les clans et devient un levier de développement ainsi que d’une politique sociale juste qui protège les plus fragiles et favorise l’inclusion des jeunes et des femmes dans l’économie nationale ».
Dans la foulée, il soutient que l’Algérie ne se construira que dans la confiance retrouvée entre le peuple et ses institutions. « Le dialogue national inclusif, la libération des détenus d’opinion, la levée des interdits sur les partis et les associations, la reconstruction démocratique du pays sont les seules voies vers une Algérie stable et forte », souligne-t-il.
Le RCD, ajoute-t-il, est « prêt à contribuer à cette œuvre collective ». « Nous appelons toutes les forces vives du pays — politiques, syndicales, associatives, économiques et culturelles — à ouvrir ensemble cette nouvelle page de l’histoire algérienne. Il est temps de mettre fin à
Source : https://interlignes.dz/rcd-atmane-mazouz-denonce-le-boycott-mediatique-du-parti