Le tourisme est, au-delà de son incidence économique certaine, la vitrine d’un projet de société.
Considéré comme l’un des vecteurs majeurs de la prospérité et du commerce international des services, le tourisme ne pèse pratiquement pas dans les activités économiques de notre pays. La crise économique que traverse l’Algérie est une opportunité pour se tourner enfin vers un secteur jusque-là délaissé et qui constitue un moteur de développement du fait notamment de la quantité d’emplois qu’il peut générer de manière directe et indirecte et aux devises étrangères qu’il permet d’engranger en proposant à nos citoyens des lieux de vacances décents.
Le tourisme est, avant de proposer des infrastructures confortables et coûteuses, une affaire d’attitude et de culture. Le touriste européen son pays natal pour venir en Algérie retrouver les plats de son quotidien, dormir dans une chambre semblable à la sienne, acheter des bibelots et autres souvenirs qui ne reflètent pas une Histoire particulière, une symbolique différente, un terroir qui le change… et qui le rapproche des Hommes de notre pays.
Pour répondre à cette attente, il faut absolument effacer toute trace du manque d’estime de soi. Il faut être fier d’Apulée, auteur du premier roman historiquement daté de l’Humanité, de Jughurta dont la visite de sa geôle dans les antiques prisons de Rome rapporte de confortables revenus à l’Italie d’aujourd’hui. Il faut organiser, à titre d’exemple, un circuit touristique, menant de Baghaï, la capitale du royaume amazigh numide Dihya (Kahina comme la littérature arabe la surnommaient) au puits dit Bir el Ater où elle aurait été jetée après décapitation.
Pour le RCD, aucune stratégie pour faire du pays une destination touristique ne peut se faire sans une politique claire d’ouverture sur l’extérieur, une revalorisation de notre patrimoine culturel et historique dans ses multiples facettes et une vraie stratégie multisectorielle. À partir de là le grand sud, le parc archéologique et le tourisme de gîte pourraient constituer une niche où le pays ancrerait un début de politique touristique.
Pensé dans l’esprit d’un développement durable avec la valorisation de notre patrimoine culturel et la revalorisation des métiers de l’artisanat, il profite à plusieurs secteurs économiques (transport, hébergement, restauration, bâtiment, activités de l’art et de la culture, artisanat, banques et télécommunications etc.) et à diverses catégories sociales touchant, particulièrement, une main d’œuvre de faible et de moyenne qualification.
Le Rassemblement se propose d’en faire un secteur prioritaire pour l’investissement privé et de l’amener à moyen terme à devenir le deuxième secteur générateur de devises après les hydrocarbures.
Nous avons comme ambition dans l’immédiat de :
- Verser dans le secteur du tourisme par le biais de la vente avec cahier de charge, les résidences d’Etat (Moreti, Club des pins, nouveau club des pins …).
- Ouvrir le capital de toutes les Entreprises de Gestion Touristique à travers toutes les wilayas du pays (Corne d’or, CET, Matares, Sable d’or…).
- Recenser les résidences d’Etat affectées à divers commis de l’Etat dans le but de les transférer au secteur du tourisme et de la culture en vue de servir de musées ou de gîtes pour les touristes.
- Construire un Grand musée de l’histoire afin de recueillir, d’étudier, conserver et présenter des objets matériels qui témoignent de l’histoire multimillénaire de l’Algérie. Il sera aussi une institution de recherche en Histoire, archéologie, anthropologie, cultures populaires, des arts et des antiquités. Il sera doté d’un centre scientifique, un centre de conférence et un auditorium.
- Protéger physiquement les sites naturels et archéologiques à l’exemple des gravures rupestres du sud du pays.
- Dégager des assiettes de terrain pour la construction de centres touristiques balnéaires. Le choix des opérateurs se fera sur la base de cahiers des charges incluant la promotion des énergies renouvelables et le respect de l’environnement.
- Dégager des assiettes de terrain pour la construction de centres touristiques autour des sources thermales.
- Doter les sites naturels du Sahara d’infrastructures d’accueil. Il y a lieu de favoriser l’exploitation de niches touristiques spécifiques telles que le tourisme culturel grâce à un patrimoine archéologique privilégié et des parcs naturels sans égal dans le Grand sud.
Le gain en emplois est considérable d’autant que de nouveaux métiers ou d’autres qui sont dévalorisés comme les guides et la panoplie du personnel d’accueil seront au centre de formations spécifiques à la diversité qu’offre notre pays.
Cette dynamique mise en place est à même, après quelques années, de s’ajuster par elle-même grâce au marché (principalement la demande) comme dans la plupart des pays où l’industrie touristique est florissante.