
Une nouvelle fois, le RCD se voit empêché d’exercer son droit à la libre expression. Le meeting que devait organiser le parti d’opposition ce samedi 24 mai à la salle Ibn Khaldoun à Alger a été annulé, faute d’autorisation administrative pour l’occupation de la salle. »
L’arbitraire a sévi encore une fois contre un parti républicain ! A deux jours de l’événement, la wilaya d’Alger a notifié son refus. Un refus de plus, « un refus de trop », dénonce le RCD dans un communiqué au ton ferme, publié le 22 mai.
Le RCD ne cache pas sa colère. « Pourtant, un accord préalable pour la réservation de la salle avait bel et bien été donné, comme l’atteste le document joint », rappelle-t-il. Le revirement soudain des autorités locales s’est fait sans justification officielle, dans une opacité totale. Cette décision, estime le parti, constitue une « violation flagrante de la loi, de la Constitution, et du droit fondamental des citoyens à la liberté d’expression et à l’exercice politique ».
Plus inquiétant encore : la formation indique avoir également adressé d’autres demandes d’utilisation de salles auprès de la mairie d’Alger-Centre. Toutes sont restées sans réponse. Une tactique silencieuse mais redoutablement efficace pour empêcher la tenue d’activités politiques.
L’opposition sous pression
Le RCD replace cette nouvelle entrave dans un climat plus large d’hostilité ciblée. Il dénonce des « attaques coordonnées, émanant à la fois de milieux islamo-conservateurs et de certains cercles résiduels prétendant appartenir au pôle démocratique ». Une convergence d’hostilités symptomatique, selon le parti, d’une volonté persistante d’entraver la constitution d’un véritable front démocratique en Algérie.
Face à ces agressions, le RCD affirme élever le débat plutôt que de s’y abaisser : « Quand certains se complaisent dans les caniveaux, le RCD élève le débat. Quand ils manipulent, nous argumentons. Quand ils vocifèrent, nous proposons. »
Dans une démarche légale, le parti annonce avoir saisi le tribunal administratif pour contester la décision. « Conformément à ses principes, et dans le strict respect de la loi », précise le communiqué. Mais ce recours, bien que symbolique, suffit-il à faire face à un appareil institutionnel que le RCD accuse d’être entièrement inféodé à la logique du pouvoir ?
Pour le parti, cette nouvelle interdiction est révélatrice d’un malaise politique profond. « L’obstination du pouvoir à verrouiller les espaces d’expression politique et à museler l’opposition est non seulement antidémocratique, mais aussi porteuse de graves périls pour la stabilité du pays. »
Une opposition sous pression
Empêcher un parti légal de s’exprimer, c’est porter atteinte au cœur même de la démocratie. C’est aussi prendre le risque de détourner les citoyens du débat pacifique et rationnel, pour les pousser vers d’autres formes d’expression. Dans un contexte national marqué par la précarité économique, les tensions sociales et la démobilisation civique, ce type de décision apparaît à la fois anachronique et dangereuse.
Le RCD en est conscient, et conclut son communiqué sur une mise en garde : « Le régime en place portera l’entière responsabilité des conséquences de cette stratégie de fermeture et d’exclusion. » Pour autant, le parti ne compte pas renoncer. « Il continuera à militer, malgré les entraves, la répression et les atteintes aux libertés. Il continuera à parler là où d’autres empêchent le débat. À proposer là où d’autres dénigrent. À déranger là où d’autres s’aplatissent. »
Et de rappeler sa devise, martelée avec détermination : « Notre ligne est claire, notre cap est tracé : servir l’Algérie, pas s’en servir. »
La rédaction

RCD Algérie
Le RCD tire ses fondements des luttes du peuple algérien pour sa liberté et du combat des générations post indépendance pour le progrès, la justice et la démocratie. Il est la confluence de l’action et des idéaux de la révolution algérienne formalisée dans la plateforme du congrès de la Soummam et des aspirations à l’universalité et la souveraineté de notre peuple.
Fondé en 1989 par des militants qui ont porté la contestation des fondements identitaires imposés à la Nation, en particuliers la négation de la langue Amazigh et sa dimension historique et culturelle, des défenseurs des droits de l’homme et des syndicalistes, le RCD aspire et milite pour une société de liberté, d’égalité en droits entre tous les citoyens et de solidarité. Le RCD se positionne sur l’échiquier de la sociale démocratie.
C’est de cette histoire que découle nos convictions que ce projet de société se cristallise dans une République symbolisée par un Etat qui :
Protège la liberté de conscience et proscrit l’utilisation de la religion dans la compétition politique, c'est-à-dire la laïcité de l’Etat ;
Garanti les libertés individuelles et collectives, les droits de l’homme et l’égalité entre les citoyens indépendamment de leur langue maternelle ou de leur sexe ;
Promeut toutes les composantes de l’identité algérienne et érige la langue amazigh en tant que langue officielle aux côtés de la langue arabe ;
Consacre la région comme pôle de développement et de régulation et espace d’expression de la démocratie locale ;
Libère l’initiative privée pour l’innovation et le progrès ;
Donne une réalité à l’égalité des chances et la protection sociale par une politique juste de redistribution des ressources et des richesses ;
Organise l’alternance au pouvoir par des élections à tous les niveaux sous la responsabilité d’un organe permanent et indépendant du pouvoir exécutif.
Dans un monde globalisé dans son fonctionnement économique et face aux menaces stratégiques qu’il risque de subir dont l’éventualité d’une crise écologique, le RCD milite pour l’instauration de la paix, l’intégration dans l’espace nord-africain et un modèle de développement durable.