LA COMMUNAUTÉ NATIONALE A L’ÉTRANGER

 

Dès sa création, le Rassemblement a pris des positions sur l’émigration qui tranchent avec le traitement que lui a réservé le système du parti unique. D’abord en posant un principe général :

Les citoyens algériens résidant à l’étranger ne sont pas des Algériens de seconde zone, mais des citoyens à part entière qui, tout au long, de l’édification du pays n’ont jamais fui leurs responsabilités.

Née d’une situation historique particulière, l’émigration a été une cheville ouvrière dans la lutte pour le recouvrement de l’indépendance nationale et, par la suite, les luttes démocratiques dans l’après-guerre.

Fenêtre ouverte sur le monde, elle constitue un formidable potentiel de compétences qu’il serait criminel de ne pas associer au développement du pays.

A cet effet, le RCD s’est battu – et a obtenu-que l’émigration soit représentée directement à l’Assemblée nationale, comme elle l’a été au sein des instances dirigeantes dans le combat de libération nationale.

Durablement installée dans les pays d’accueil, bénéficiant en partie de la bi-nationalité, l’émigration nécessite une politique audacieuse qui préserve ses liens avec l’Algérie pour lui permettre de participer pleinement au développement national. La bi-nationalité est un fait historique et social qu’il convient de féconder et transformer en passerelle entre les peuples au lieu de la diaboliser comme le fait, de manière primaire et réductrice, le discours nationalo-populiste. Les dispositions et les polémiques issues de la révision constitutionnelle de 2016 n’honorent pas l’Etat algérien.

Le Rassemblement préconise les mesures suivantes :

  • le respect effectif des droits et intérêts des Algériennes et Algériens installés à l’étranger et la reconnaissance de leur citoyenneté pleine et entière ;
  • la mise en œuvre de mécanismes institutionnels qui permettent à la communauté scientifique installée à l’étranger de participer à la promotion de l’université algérienne ;
  • la mise en place d’une politique fiscale adaptée et la levée des entraves administratives à même de favoriser l’épargne et le transfert des capitaux des opérateurs émigrés ;
  • l’instruction des représentations diplomatiques nationales pour informer les opérateurs expatriés de toutes les opportunités économiques nationales ;
  • l’encouragement, notamment par des subventions, de l’action du mouvement associatif autonome de la communauté émigrée et la facilitation des échanges et jumelages avec l’Algérie ;
  • la création, à l’étranger, d’une banque mixte entre l’Etat algérien et des opérateurs émigrés pour faire fructifier l’épargne de l’émigration ;
  • la mise en œuvre d’une politique culturelle à l’étranger qui permette l’intégration et l’accomplissement de la communauté émigrée par rapport à sa culture d’origine ;
  • la lutte contre les discriminations et les nouvelles formes de stigmatisation que subit la communauté nationale favorisées, il est vrai, par l’indifférence voire le mépris du pouvoir algérien à l’endroit de ses ressortissants ;
  • la négociation d’un accord qui prend en charge dans le domaine social les intérêts de notre communauté établie au Canada ;
  • l’ouverture de l’espace aérien à la concurrence dans le but de niveler les prix ;
  • La mise en place d’un fonds étatique destiné au rapatriement des dépouilles mortuaires ;
  • la prise en charge effective de la protection consulaire notamment pour les personnes fragilisées par leur situation administrative ;

Enfin, et s’agissant de la concentration de notre émigration en France et l’exode récent des cadres vers de nouveaux horizons –particulièrement le Canada- l’Etat doit intégrer la donnée émigration dans la gestion de ses relations internationales avec ces deux pays d’accueil.

 

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