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Intervention de M. Atmane MAZOUZ, à l’ouverture officielle de la 4ème session de l’Université d’été de Riposte Internationale

Intervention de M. Atmane MAZOUZ, à l’ouverture officielle de la 4ème session de l’Université d’été de Riposte Internationale

Chers participants,

Chers amis ,

Azul, bonjour, Sbah El Khir,

Je tiens tout d’abord à saluer chaleureusement l’initiative de Riposte Internationale et l’ensemble des acteurs réunis ici pour faire vivre le débat, l’analyse et la solidarité autour de la question des droits humains. Cette rencontre est, pour nous, un espace précieux où les expériences se croisent, où les luttes se nourrissent mutuellement, et où se construit la fraternité militante au-delà des frontières.

L’Algérie, comme l’ensemble de la région nord-africaine, traverse une période critique. Les espoirs populaires exprimés avec force lors des mobilisations massives du Hirak, porteurs d’exigences claires de liberté, de justice et de démocratie, ont été méthodiquement étouffés par un système politique arc-bouté sur la répression et la confiscation de la souveraineté populaire. Aujourd’hui, dans notre pays, l’état d’urgence sécuritaire s’est imposé comme mode de gouvernance :

-Des dizaines de prisonniers d’opinion croupissent encore derrière les barreaux pour un post sur les réseaux sociaux, pour un article de presse, ou simplement pour avoir brandi un drapeau.

-La presse indépendante subit un étranglement économique et judiciaire, condamnant la liberté d’informer à l’asphyxie.

-Les syndicats autonomes, les associations de défense des droits humains et les organisations citoyennes sont empêchés de fonctionner, sous la menace permanente de la dissolution et du harcèlement judiciaire.

Ces atteintes ne sont pas propres à l’Algérie. Dans toute l’Afrique du Nord, nous observons un verrouillage politique croissant : rétrécissement de l’espace civique, criminalisation de l’opposition, musèlement des voix critiques. La logique est la même : maintenir le pouvoir en place par la peur et la fragmentation sociale, tout en maquillant cette réalité derrière des façades institutionnelles et des discours creux sur la « stabilité ».

À cela s’ajoutent les campagnes de dénigrement visant à discréditer les forces autonomes et authentiquement indépendantes, qu’il s’agisse de partis politiques comme le RCD ou de collectifs internationaux comme Riposte Internationale. Ces attaques, souvent orchestrées par des officines proches du pouvoir et des extrêmes, visent à isoler, à salir et à affaiblir ceux qui refusent de se plier aux agendas officiels ou dictés par des centres d’influences étrangers. Nous affirmons ici, haut et fort, que ces méthodes d’intimidation ne feront que renforcer notre détermination : aucune insulte, aucune calomnie, aucun montage ne détournera les militants sincères de leur engagement pour la liberté et la dignité.

Face à cela, notre conviction est claire : les droits humains ne sont pas une concession que le pouvoir accorde selon ses intérêts, mais un socle intangible sur lequel doit se construire l’État de droit.

Le RCD s’inscrit dans cette exigence : bâtir une Algérie démocratique, laïque, pluraliste, ouverte sur le monde et ancrée dans l’égalité des droits pour tous ses citoyens, sans distinction d’origine, de langue, de conviction ou de genre. Nous savons que ce combat ne se gagne ni dans la résignation ni dans l’isolement : il se gagne par la solidarité active entre les forces démocratiques, en Algérie, dans la région et à l’international.

À vous, participants de cette université d’été, je veux dire : nos luttes sont liées. Quand un journaliste est emprisonné à Alger, c’est la liberté de la presse qui recule partout. Quand une militante des droits des femmes est intimidée à Tunis ou au Caire, c’est la dignité de toutes les femmes qui est menacée. Quand un syndicaliste est réduit au silence à Rabat, c’est le droit de tous les travailleurs qui est en danger.

En ce sens, chaque espace comme celui-ci est une respiration indispensable : il nous permet de partager nos réalités, d’identifier nos ennemis communs – l’autoritarisme, la corruption, l’injustice – et de construire des stratégies collectives pour leur opposer un front uni.

Nous, au RCD, continuerons à porter haut cette parole et cette action, en Algérie comme à l’extérieur, avec la certitude que la liberté ne se négocie pas, elle s’arrache et se protège.

Recevez, chers amis, mes salutations militantes et mes vœux de succès pour vos travaux. Que cette université d’été soit un pas de plus vers un Maghreb et un monde où les droits humains ne sont plus un idéal lointain, mais une réalité vécue par tous.

Merci pour votre attention.

Atmane Mazouz Président du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD)

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