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Hommage du Président du RCD, Atmane Mazouz, à l’occasion du 31ᵉ anniversaire de la disparition de Mustapha Bacha

Hommage du Président du RCD, Atmane Mazouz, à l’occasion du 31ᵉ anniversaire de la disparition de Mustapha Bacha

Chers amis,

Mesdames et Messieurs,

En ce jour d’hommage et de fidélité, je vous adresse ce message pour honorer la mémoire d’un homme qui a marqué de son empreinte l’histoire des luttes démocratiques, syndicales et identitaires en Algérie : Mustapha Bacha.

Le 8 août 1994, notre camarade nous quittait, laissant derrière lui un héritage d’engagement, de droiture et de courage. Trente et un ans ont passé, mais son souvenir demeure vivant dans nos cœurs, dans nos luttes et dans la mémoire collective de toutes celles et ceux qui refusent l’injustice et l’arbitraire.

Mustapha Bacha fut de tous les combats pour la justice, la liberté et la dignité. Du Mouvement Culturel Berbère (MCB) au Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) – dont il fut l’un des membres fondateurs et le porte-voix lors de sa naissance le 10 février 1989 – en passant par le Groupe Communiste Révolutionnaire (GCR), l’Organisation Révolutionnaire des Travailleurs (ORT) et le mouvement syndical, il a consacré sa vie à bâtir les fondations d’une Algérie moderne, libre et plurielle.

Au-delà de son engagement politique, il fut un acteur majeur du mouvement ouvrier. Fondateur de l’Union Démocratique des Travailleurs (UDT) – premier syndicat autonome en Algérie – il eut l’audace de rompre avec le syndicalisme officiel, alors que toute indépendance syndicale était violemment réprimée. Il ouvrit ainsi la voie à une culture nouvelle de l’autonomie ouvrière, plaçant la défense exclusive des travailleuses et travailleurs au cœur de son action.

À travers le pays, Mustapha Bacha fut reconnu comme un organisateur hors pair, humble et à l’écoute, respectueux du militant de base, exigeant, clairvoyant et avant-gardiste. C’était aussi un homme de dialogue, de patience et de rassemblement. Mais son sens de l’écoute n’était jamais une faiblesse : il savait que le dialogue n’a de valeur que lorsqu’il est au service d’un idéal partagé, pas d’une ambition personnelle. Jamais il ne s’est servi du RCD comme d’un marchepied ; jamais il n’a troqué ses convictions contre une parcelle de confort ou d’avantage personnel.

J’ai eu l’honneur de le côtoyer dans les années 90 alors que j-étais etudiant à l’université d’Alger , au sein d’un RCD engagé dans l’une des périodes les plus sombres de notre histoire. Aux côtés de Madjid Yousfi ou Rachid Tigziri, nous avons partagé des formations, des débats et des mobilisations. Mustapha était toujours là : le premier arrivé, le dernier parti, veillant à ce que chaque détail soit réglé, que chacun ait sa place et que l’efficacité de l’action soit garantie.

En rappelant son parcours aujourd’hui, nous ne faisons pas seulement œuvre de mémoire : nous faisons acte d’engagement. Car cette 31ᵉ commémoration survient dans un contexte sombre pour les luttes politiques dans notre pays et pour le monde syndical algérien. Les atteintes aux droits fondamentaux et aux libertés syndicales se multiplient, les syndicalistes et activistes sont harcelés, arrêtés, condamnés pour avoir exercé un droit fondamental garanti par la Constitution et par les conventions internationales ratifiées par notre pays.

Et, dans ce climat, nous devons aussi dire les choses clairement : le RCD n’a pas à rougir de son histoire, mais certains devraient avoir honte de la leur. Il y a ceux qui, à l’image de Mustapha Bacha, ont donné sans compter pour construire, défendre et faire vivre ce parti. Et il y a ceux qui, hier encore, se réclamaient de ses idéaux et qui, aujourd’hui, les piétinent en attaquant le RCD avec la même virulence que ses pires adversaires. Ces renégats, qui doivent tout à cette maison commune, ont choisi la facilité de la calomnie, l’opportunisme des alliances douteuses et l’oubli délibéré des sacrifices consentis. Mais qu’ils sachent ceci : la mémoire de Mustapha Bacha, l’intégrité de son engagement et la force de nos convictions resteront, elles, inattaquables et imbattables.

Face à cette répression et à ces tentatives de division, le combat de Mustapha Bacha pour la démocratie, l’unité et un syndicalisme libre et indépendant est plus que jamais d’actualité. En honorant sa mémoire, nous affirmons notre solidarité avec toutes victimes d’injustice et nous réitérons notre engagement pour une Algérie de justice, de dignité et de liberté.

L’Algérie peut être fière d’avoir enfanté ce grand bâtisseur, ce militant intègre et incorruptible, qui a œuvré sans relâche pour une Algérie libre, laïque, réconciliée avec son identité et ouverte sur le monde.

Mustapha Bacha nous a laissé un héritage précieux :

-L’organisation comme arme des faibles face aux puissants.

-La solidarité comme bouclier des opprimés.

-La détermination comme clé des victoires à venir.

-Et l’unité comme rempart contre toutes les dérives et toutes les trahisons.

En cette journée de commémoration, le RCD s’incline avec respect et reconnaissance devant sa mémoire.

Son combat nous inspire.

Sa mémoire nous engage.

Gloire à Mustapha Bacha.

Gloire à tous nos martyrs et militants tombés pour la liberté.

Vive la République. Vive la démocratie.

Vive le RCD.

Atmane Mazouz, Président du RCD

Message lu par Abdelkader Groucene, Secrétaire national du parti.

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