Le secrétariat national du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie s’est réuni ce vendredi 14 novembre 2025 pour examiner la situation politique, économique, sociale et diplomatique du pays ainsi que l’activité organique du parti.
Sur le plan interne, le secrétariat national s’est félicité de la tenue de l’université d’été du parti, organisée malgré les multiples entraves administratives. Cet événement, qui a réuni cadres, militants et sympathisants, a constitué un véritable défi relevé par l’ensemble de la structure militante et une nouvelle démonstration de la vitalité et de la résilience du RCD. L’université d’été a permis de consolider la réflexion collective autour des grands enjeux du moment et de tracer les perspectives d’action dans un contexte de fermeture politique et de répression accrue. Trois rapports ont été présentés et débattus au cours de cette réunion : le premier dresse un bilan complet de l’université d’été tant sur le plan de l’organisation que sur la qualité des échanges et des conclusions adoptées ; le second dresse une situation du redéploiement organique et le dernier rapporte les sorties effectuées par les secrétaires nationaux vers les bureaux régionaux. Ces rencontres ont permis d’évaluer le niveau de mobilisation de la base militante, de débattre des prochaines échéances électorales et de renforcer la coordination entre les structures locales et la direction nationale.
Sur le plan politique, le pays demeure prisonnier d’une situation d’expectative et de verrouillage à la veille d’échéances électorales importantes. Le pouvoir persiste dans sa politique de fermeture du champ politique et médiatique, confisquant la parole publique et étouffant toute expression libre. La lourde peine infligée à Mohamed Tadjadit, poète du Hirak, illustre une dérive répressive où la justice devient un instrument d’intimidation. Ce verdict d’une sévérité inédite adresse un message clair : toute revendication citoyenne demeure passible de représailles judiciaires, dans un contexte où la liberté est systématiquement criminalisée.
À cela s’ajoute le cas de Boualem Sensal. Le RCD rappelle avoir été l’un des rares partis à dénoncer son emprisonnement et se félicite aujourd’hui de sa libération. Mais cette issue, alors que d’autres citoyens restent détenus pour les mêmes faits, met en lumière une justice à géométrie variable. Elle révèle un système judiciaire soumis au pouvoir exécutif, où les décisions sont dictées par des considérations politiques plutôt que par le droit. Le RCD réitère son exigence : la libération de tous les détenus d’opinion, l’ouverture du champ politique et médiatique et l’abrogation des lois liberticides qui étranglent la vie publique et associative.
Parallèlement, la cacophonie qui règne autour des réformes annoncées, qu’il s’agisse de la loi sur les partis politiques, le code électoral, du code communal ou du code de wilaya, témoigne de la confusion et des tiraillements qui traversent le sérail. Ces projets, tantôt suspendus, tantôt relancés, ne traduisent aucune vision de réforme véritable mais plutôt une lutte interne pour le contrôle des leviers institutionnels et des équilibres de pouvoir. Dans ce contexte de désorientation générale, le RCD a instruit ses cadres et l’ensemble de ses militants à engager des débats profonds, internes et élargis aux acteurs politiques, syndicaux et de la société civile, afin de dégager une lecture lucide de la situation et d’identifier les voies d’un sursaut national collectif. Ces débats, qui doivent s’étendre à toutes les structures, ont pour objectif, en sus de la réflexion sur la meilleure manière d’appréhender les échéances électorales prochaines, d’alimenter la réflexion sur la transition démocratique, l’avenir des libertés et la refondation de l’État sur des bases légitimes et durables. Un conseil national sera convoqué incessamment pour trancher la position du parti sur la participation ou non à ces élections.
Sur le plan économique, la loi de finances 2026 illustre, une fois encore, les incohérences d’une gouvernance sans cap ni stratégie. Le déficit annoncé dépasse les 9 000 milliards de dinars, soit plus de 54 % du budget global et plus de 22 % du PIB, des niveaux sans précédent qui interrogent gravement sur la capacité de l’État à se financer par les voies conventionnelles. L’ampleur de ces déséquilibres pose inévitablement la question d’un recours déguisé à la planche à billets, alors même que le taux de change sur le marché parallèle explose, symptôme d’une perte de confiance généralisée et d’une tension monétaire croissante. Au lieu d’une politique de relance et de diversification, le gouvernement s’enferme dans une logique de restrictions et de contrôle tous azimuts qui asphyxie l’économie réelle, décourage l’investissement et nourrit la spéculation. Les tensions persistantes sur les produits de base et les intrants industriels sont le symptôme d’un système économique défaillant, incapable d’assurer la sécurité d’approvisionnement et la stabilité du marché. L’État subventionne l’échec et taxe la production, plongeant le pays dans un cycle vicieux où la rente supplante l’effort et où le court terme l’emporte sur la vision. L’économie nationale, loin d’être redressée, s’enfonce dans la dépendance et la précarité.
Sur le plan diplomatique, la politique étrangère nationale continue de s’enliser dans l’improvisation et le populisme. L’Algérie, autrefois acteur respecté sur la scène régionale et internationale, voit aujourd’hui son influence s’effriter à mesure que le pouvoir s’enferme dans la rhétorique et la gesticulation. L’absence d’anticipation et de proactivité dans la conduite de la diplomatie a conduit à une perte d’équilibre dangereuse pour les intérêts stratégiques du pays. La récente résolution onusienne relative au Sahara occidental illustre ce recul : elle révèle, au-delà des maladresses diplomatiques, les conséquences directes de la perte de légitimité interne d’un régime coupé de son peuple. Un pouvoir qui réprime les siens ne peut prétendre inspirer confiance ni respect à l’extérieur. Le RCD rappelle sa position de principe, constante depuis sa création : un règlement conforme au droit international, dans le cadre onusien, et inscrit dans une perspective de construction nord-africaine, seule voie capable de garantir une solution durable et stabilisatrice pour l’ensemble de la région.
Face à cette dérive globale, le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie appelle les Algériennes et les Algériens à reprendre en main leur destin. L’histoire a montré que la peur et le silence ne protègent pas les peuples, ils prolongent seulement la domination et la misère. L’Algérie ne se sauvera ni par la fuite en avant ni par la résignation, mais par la lucidité, l’organisation et l’action citoyenne. Le RCD réaffirme, dans ce contexte, l’urgence d’un dialogue national sincère et inclusif, rassemblant les forces politiques, sociales et citoyennes autour d’un projet clair de refondation démocratique et d’alternance pacifique.
L’Algérie ne peut plus attendre. Le pays mérite mieux qu’une survie imposée ; il mérite une renaissance.
Alger, le 15 novembre 2025
Le Secrétariat national du RCD.























