Réuni à Alger ce vendredi 3 octobre 2025, le Secrétariat national du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) a examiné la situation nationale et internationale, ainsi que les rapports présentés par les commissions chargées de l’organisation de l’Université d’été du parti et du suivi des questions électorales.
Sur le plan organique, le Secrétariat national salue les avancées enregistrées par la commission préparatoire de l’Université d’été : programme, thématiques, intervenants et invités devaient permettre un rendez-vous politique et pédagogique majeur, fidèle à la vocation du RCD d’éduquer, débattre, confronter les idées et préparer l’avenir.
Dans ce cadre, le parti dénonce avec la plus grande fermeté le refus des autorités d’autoriser la tenue de l’Université d’été à Melbou, dans la wilaya de Béjaïa. Cette interdiction arbitraire, qui s’ajoute aux entraves multiples imposées aux activités du RCD et des forces démocratiques, illustre la volonté du pouvoir d’étouffer le débat et de confisquer l’espace public. Elle révèle une peur maladive de la liberté et confirme le verrouillage du champ politique.
Une seconde demande a été introduite auprès de la wilaya d’Alger pour tenir l’événement au niveau de la Mutuelle des Matériaux de Construction de Zéralda.
Sur la question de la réflexion sur les élections, la commission dédiée a présenté un compte rendu de ses travaux. Le Secrétariat national prend acte de ces efforts et appelle à les intensifier afin d’élaborer une lecture approfondie sur les conditions d’une véritable expression souveraine du peuple. Le RCD rappelle que la question électorale ne prend sens que dans le cadre d’un processus authentique de refondation démocratique, et non dans des simulacres destinés à prolonger artificiellement un système à bout de souffle.
Sur le plan politique, le Secrétariat national dénonce la fermeture totale du champ institutionnel et l’absence de toute ouverture démocratique. L’opinion publique est sidérée par les luttes intestines au sommet de l’État, la paralysie des institutions et l’absence d’une vision de sortie de crise.
La récente rencontre du chef de l’État avec la presse, conçue comme un exercice de communication verrouillé, a illustré le décalage abyssal entre le discours officiel et la réalité vécue par les Algériennes et les Algériens : chômage massif, Harga, inflation, effondrement des services publics et désespoir de la jeunesse. Cet exercice médiatique n’a fait que souligner l’incapacité du régime à engager une véritable réforme.
Le RCD rappelle également les atteintes récurrentes aux libertés et le recours abusif aux procédures judiciaires visant à réduire au silence les voix discordantes. Ces pratiques accentuent la rupture entre le pouvoir et la société.
Sur le plan économique et social, le Secrétariat national alerte une nouvelle fois sur la gestion catastrophique des finances publiques. Les déficits abyssaux des lois de finances, alimentés par l’endettement interne et aggravés par le recul des revenus pétroliers, menacent directement la stabilité du pays.
Le dernier rapport de l’ONS confirme cette dérive : recul des exportations d’hydrocarbures, effondrement des exportations hors hydrocarbures, inflation persistante, baisse des réserves de change. Faute de vision, le gouvernement se limite à des mesures improvisées et restrictives qui bloquent l’investissement, paralysent l’économie et provoquent des pénuries sur des produits de base. La récente crise des pneus automobiles, suivie d’un accident tragique à Alger, illustre l’échec de ces politiques publiques.
Le dernier remaniement ministériel, qui maintient dans leurs fonctions des responsables contestés est vécu comme un mépris supplémentaire par une population déjà éprouvée.
La rentrée scolaire et universitaire s’est déroulée, une fois encore, dans un climat de précarité et de désarroi. Les familles, étranglées par l’inflation et le manque de moyens, vivent cette étape essentielle comme une épreuve. L’école publique, fragilisée par des décisions improvisées et des pressions idéologiques, perd son rôle d’ascenseur social. Quant à l’université, frappée par le sous-financement, elle est privée de la capacité d’assurer sa mission de formation et de production du savoir.
Sur le plan international, le RCD salue la reconnaissance croissante de l’État de Palestine par de nombreux pays, une avancée significative vers la justice et la paix, et prend acte des initiatives en faveur d’une solution à deux États.
Dans le même temps, le parti dénonce les tensions diplomatiques répétées et les provocations inacceptables, telles que la déclaration de l’ambassadeur de Turquie sur « l’origine » des Algériens ou encore les accusations maliennes de terrorisme. Le RCD rappelle que seul le respect mutuel, la mémoire partagée et le dialogue sincère permettent de construire des relations internationales solides et apaisées.
Face à la répression, aux interdictions arbitraires, à l’incurie économique, au délabrement social et à la dérive autoritaire, le Secrétariat national du RCD lance un appel solennel à un sursaut national salvateur.
Cet élan n’est plus un choix : il est une exigence historique qui conditionne la survie de l’État-nation. Il s’agit de rassembler les forces démocratiques, la société civile et les acteurs progressistes autour d’un projet clair de refondation démocratique et nationale.
C’est la seule voie pour éviter le chaos, restaurer la souveraineté populaire et bâtir un État civil, moderne et de droit, à la hauteur des sacrifices et des espérances du peuple algérien.
Alger, le 04 octobre 2025
Le Secrétariat national du RCD