Depuis plusieurs jours, Mohamed Sifaoui se livre à une campagne de dénigrement aussi grossière que pathétique à l’encontre du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD). Depuis son rapatriement doré, loin des réalités de l’Algérie et des luttes quotidiennes pour les droits et les libertés, ce professionnel de la querelle et de l’invective recycle à bas bruit les vieilles méthodes de diabolisation politique, avec l’assurance usée de ceux qui n’ont jamais payé le prix de leurs engagements.
Mohamed Sifaoui n’a ni légitimité politique, ni cohérence intellectuelle. Ce qu’il a, en revanche, c’est un art consommé de la diversion médiatique, de l’amalgame facile et de la mise en scène calomnieuse. Fidèle à sa méthode — caricaturer, salir, insinuer —, il se prend pour un procureur autoproclamé, distribuant bons et mauvais points à distance, depuis les salons feutrés où il a troqué les exigences du terrain contre les conforts de la rente médiatique.
Qu’il se rassure : le RCD ne l’a pas attendu pour combattre les intégrismes, dénoncer les compromissions et affronter les appareils de répression. Nous le faisons depuis longtemps, en Algérie, à visage découvert, dans les rues, les tribunaux, les prisons, et parfois même dans le deuil. Nous n’avons jamais eu besoin de micros parisiens pour défendre les principes de la République et les valeurs de la démocratie.
Le RCD dérange parce qu’il n’est pas à vendre. Il insupporte parce qu’il ne mange pas à la table du pouvoir et qu’il ne courbe pas l’échine devant les injonctions de ceux qui cherchent à domestiquer la parole politique.
Depuis plus de trente ans, chaque fois que le parti refuse de se soumettre, la machine à diffamer se remet en route. Hier, on l’accusait d’être « le parti des généraux » pour avoir osé dire non aux islamistes. Aujourd’hui, on lui en veut de ne pas jouer les figurants dans la mascarade institutionnelle de normalisation. Et comme par hasard, c’est un certain Mohamed Sifaoui qu’on envoie en mission. Un nom bien connu des officines : ex-relais des services algériens, reconverti en agent d’influence de l’étranger et employé comme Arabe de service par les services étrangers.
Ce n’est pas de l’opportunisme, c’est de la trahison en série.
Sa dernière charge n’a rien de fortuit : elle s’inscrit dans une stratégie bien rodée pour salir, isoler et tenter de neutraliser l’un des rares partis encore debout.
Mais qu’ils se le tiennent pour dit : le RCD ne pliera pas, ne changera pas de nature et ne rentrera jamais dans leurs petits arrangements entre complices.
Dans ces moments troubles au plan international et de turbulences dans les relations entre l’Algérie et la France, le RCD reste lucide. Notre combat contre le système autoritariste est inséparable de celui pour la plénitude de la souveraineté de notre pays dans ses décisions.
L’Algérie libre et démocratique est l’affaire de ses enfants. Ceux qui jouent les victimes du système pour mendier une reconnaissance et des subsides de tous les BHL parisiens ne sont pas des nôtres. Et ni les maîtres d’hier, ni les islamistes d’aujourd’hui, ni les marionnettistes de l’étranger n’en feront de nous un instrument.
Dans un pays trahi de toutes parts, le RCD reste un point fixe, un repère. C’est pour cela qu’on l’attaque. Et c’est pour cela qu’il tiendra.
Alors que le régime verrouille la vie politique, réprime les voix libres et tente d’effacer les derniers espaces d’expression démocratique, l’acharnement contre le principal parti d’opposition structuré encore debout en Algérie n’est pas un hasard. C’est un alignement. C’est un dépit. C’est une connivence. C’est une manœuvre d’accompagnement.
Nous avons parfaitement identifié la fonction que certains veulent lui faire jouer : celle d’un mercenaire médiatique mobilisé pour frapper là où ses commanditaires et ses amis instigateurs ne peuvent plus le faire à visage découvert. Ce recours à un personnage aussi discrédité n’est pas une attaque : c’est un aveu de panique.
Car les faits sont là. Mohamed Sifaoui est déjà mis en cause dans l’un des plus gros scandales politico-financiers de ces dernières années en France : l’affaire du Fonds Marianne. Un rapport accablant du Sénat et une enquête du journal Le Monde en date du 7 juillet 2023 ont levé le voile sur ses pratiques troubles : « détournement de fonds publics, instrumentalisation de causes républicaines à des fins personnelles, attaques commanditées, clientélisme institutionnel ».
Face aux sénateurs, il n’a apporté aucun fait, aucun argument, aucune justification. Il a, selon Le Monde, « donné des coups de corne à droite et à gauche », comme pour masquer l’indigence de sa défense.
Le justicier qu’il prétend être n’est qu’un prestataire. Un prestataire sans cause, sans honneur, sans mémoire.
Il se permet aujourd’hui de s’attaquer au RCD ? Ce même RCD qu’il attaquait il y a une trentaine d’années, sur instruction directe des officines du régime. Ce même Sifaoui qui, à l’époque, n’hésitait pas à diffamer les figures démocrates sur ordre de Betchine dans les colonnes du journal L’Authentique.
Aujourd’hui, il recycle les mêmes méthodes au service de ses nouveaux amis, ceux-là mêmes qu’il insultait hier. Cette duplicité n’est pas une surprise : lui qui a renié les luttes de son peuple, qui n’a jamais contribué à la construction politique d’aucune organisation, qui n’a jamais affronté le réel, se contente désormais de bavarder dans un exil confortable.
Il n’a jamais été élu, jamais représenté, jamais confronté au suffrage ni à la responsabilité. Qu’a-t-il bâti ? Qu’a-t-il risqué ? Qu’a-t-il souffert pour se permettre de donner des leçons ? Ce n’est pas du journalisme qu’il pratique : c’est une entreprise de nuisance. Une redite sans fond, une logorrhée qui masque mal la vacuité de son message et la rancœur de ses échecs.
Mais il y a une limite à ne pas franchir. Lorsqu’un homme affirme — nous le citons — : « Oui, par honnêteté et franchise, je le dis, je ne ressens plus rien pour ce pays. Il n’y a plus rien qui vibre à l’intérieur de moi quand j’entends le mot Algérie. Il m’arrive même de ressentir du dégoût », il ne fait pas que révéler une blessure personnelle. Il signe un reniement. Il profère un crachat contre un peuple, une terre, une histoire et des millions de sacrifices.
Qu’un individu perde foi en lui-même, c’est une chose ; mais qu’il insulte ainsi toute une nation, c’est un acte moralement abject et politiquement indéfendable.
L’Algérie n’est pas à vendre. L’Algérie n’est pas à haïr. L’Algérie est à servir, avec lucidité, avec dignité, avec amour.
Qu’il soit clair : le RCD n’a de comptes à rendre qu’au peuple algérien. Pas aux marionnettes médiatiques. Pas à ceux qui, sans racines, sans courage et sans cohérence, tentent de s’ériger en censeurs d’un parti dont l’histoire, les combats et les sacrifices les dépassent de très loin.
Qu’il continue donc à vociférer : cela n’empêchera pas les forces sincères de résister, de construire et d’avancer. Sifaoui pourra noircir encore des pages de fiel, cela ne changera rien à la vérité : il n’a pas d’ancrage, pas de combat, pas de peuple. Il est condamné à tourner autour de l’histoire sans jamais y entrer, réduit à commenter les luttes qu’il n’a jamais menées et à diffamer ceux qui les portent.
Le RCD, lui, continuera d’agir, au grand jour, avec des convictions, un cap et une mémoire – autant de choses qu’aucun chéquier ne peut acheter. L’histoire retiendra les bâtisseurs. Pas les parasites.
Alger, le 5 août 2025