Le vendredi 23 avril 2021 s’est tenue, à Alger, la réunion mensuelle du Secrétariat national du RCD.
Les membres de l’exécutif ont débattu de la situation organique du parti et de la situation générale du pays.
Les Algériens viennent de commémorer le double anniversaire d’avril 1980 et du printemps noir de 2001, deux jalons importants dans la lutte pour la démocratie. Le RCD rend hommage à toutes les victimes de l’arbitraire, en particulier celles qui ont fait le sacrifice suprême. Vingt ans plus tard, le déni est toujours assumé : ni les exécutants, ni les commanditaires de l’odieux assassinat des 128 jeunes de 2001 n’ont été jugés. Les familles des victimes ne pourront faire leur deuil que lorsque justice leur sera rendue dans le cadre d’un véritable Etat de droit.
Sur le plan organique, le bilan arrêté par le Secrétaire national à l’organique pour le premier trimestre de l’année en cours fait ressortir que la campagne d’adhésion et de réadhésion enregistre des résultats qui confirment et confortent l’élargissement de la base militante du parti. Les membres du secrétariat national se félicitent de l’installation des nouveaux bureaux régionaux dans l’extrême Sud du pays dans les nouvelles wilayas de In Guezzam et de In Salah et la mise en place de la structure des jeunes progressistes pour la wilaya de Tamanrasset. Cette dynamique organique est le résultat de la constance du parti dans ses positions et de son positionnement en faveur du combat du peuple pour l’instauration d’un Etat de droit démocratique.
Sur le plan politique, le pouvoir de fait poursuit son entreprise pour contrecarrer et dévoyer le processus révolutionnaire dans lequel s’est résolument engagé le peuple depuis plus de deux ans.
La reprise des marches populaires après une suspension volontaire de près d’une année en raison de la pandémie démontre, encore une fois, le ferme engagement des Algérien-ne-s à poursuivre leur combat pacifique jusqu’à la réappropriation pleine et entière de leur souveraineté. Ni la répression, ni l’asservissement de l’appareil judiciaire, ni la désinformation, ni les manœuvres de toutes sortes ne sauront ébranler cette détermination.
Depuis la chute de Bouteflika, à chaque passage en force pour imposer sa feuille de route électorale, le pouvoir intensifie la répression et les arrestations arbitraires de manifestants pacifiques, de journalistes dans l’exercice de leur métier et de tous ceux qui osent exprimer une opinion libre. Même les mineurs ne sont pas épargnés. Les courageuses révélations de plusieurs militants, victimes de tortures et de sévices sexuels dans les locaux des services de sécurité ont provoqué une indignation générale au sein de l’opinion nationale et, au-delà, ont dévoilé au monde entier la face hideuse d’un régime autoritaire que les organisations internationales en charge des droits de l’Homme ne manquent pas d’épingler. Depuis ce 22 avril, le pouvoir ajoute à son palmarès la condamnation de Saïd Djabelkhir à 3 ans de prison ferme pour une lecture d’un précepte de l’islam contraire à l’orientation obscurantiste. Le RCD exige la libération immédiate de tous les détenus d’opinion et réitère avec la plus grande fermeté sa condamnation des pratiques de torture et exige que les auteurs et les commanditaires soient identifiés et condamnés et pour que plus jamais aucun Algérien ne soit humilié au sein des institutions de l’Etat. Il condamne également la cabale dont sont victimes ses cadres et militants dont le dernier en date, Moh Arezki Hamdous, convoqué par la gendarmerie.
Incapable de proposer le moindre projet pouvant réunir un minimum de consensus et rassurer les Algériens sur leur avenir, le pouvoir s’entête à poursuivre une feuille de route élaborée sous la houlette de l’ex chef d’Etat-major pour la restauration du système qui a ruiné le pays. L’élection législative programmée pour le 12 juin prochain connaîtra la même désaffection que le peuple a réservée aux scrutins précédents. Ce nouveau simulacre ne fera que prolonger le processus de non légitimation des institutions entamé le 12 décembre 2019, aggraver la défiance des populations et risque de plonger le pays dans l’inconnu.
Sur le plan économique, de nombreux indicateurs suscitent une inquiétude réelle. La dépréciation fulgurante de la monnaie nationale et ses répercussions sur un pouvoir d’achat, déjà bien mal au point, aggrave la précarité de très larges couches de la société. La flambée de prix sans précédent enregistrée durant ces premiers jours du mois de ramadan et qui touche la quasi-totalité des produits alimentaires devenus inaccessibles a donné le coup de grâce au moral des Algérien-ne-s. La panne quasi généralisée de l’outil de production, laissé à l’abandon par les pouvoirs publics, a engendré des centaines de milliers de pertes d’emploi et tous les jours de nouveaux contingents viennent agrandir les rangs de chômeurs.
Le front social est en ébullition. Les travailleurs et les chefs de famille sont au bout du rouleau. Les grèves s’enchainent et touchent de nombreux secteurs. Il est clair qu’elles s’intensifieront et risquent de provoquer, à très court terme, la paralysie du pays. L’absence de perspective d’une véritable relance économique conjuguée à l’incompétence de l’exécutif et son incapacité à apporter des réponses claires et efficaces aux préoccupations de la population font qu’aujourd’hui tous les ingrédients d’une déflagration sociale sont réunis. Le pouvoir en assumera seul les conséquences.
Devant ces périls majeurs qui menacent le devenir national, le RCD continuera à œuvrer avec toutes les forces soucieuses de l’avenir du pays à l’action unitaire et à la construction du rapport de force nécessaire pour l’avènement d’une transition indépendante qui pilote un processus constituant, seul à même de garantir l’expression de la souveraineté du peuple algérien pour la construction d’une Algérie libre, démocratique et apaisée pour laquelle se sont sacrifiés les meilleurs de ses enfants.
Le Secrétariat national
Alger, le 24 avril 2021