Communiqué du 11 juillet 2020

Le Secrétariat national du RCD a tenu sa réunion mensuelle le 10 juillet 2020 à Alger. Il a évalué les activités organiques du parti et a procédé à l’examen de la situation politique générale du pays.
Concernant le premier point à l’ordre du jour, le débat a tourné autour de la redistribution et de l’élargissement à d’autres cadres du parti, du suivi des wilayate pour structurer, le plus tôt possible, les nouvelles adhésions, notamment dans les régions du pays où le Rassemblement n’avait pas encore assis des traditions d’organisation. C’est ainsi qu’un programme de tenue de réunions organiques dans différentes wilayate a sanctionné les échanges sur ce sujet, en tenant compte aussi de l’impossibilité de la tenue de la session ordinaire du Conseil national tant que la crise sanitaire demeure.
A ce sujet, le secrétariat national tient à rendre hommage à tous les collectifs de militants, majoritairement constitués de jeunes, qui ont rejoint le parti pour continuer un même combat pour une Algérie de démocratie et de justice sociale. Les menaces, les pressions et les intimidations pilotées par la police politique du régime, notamment, via les démembrements du ministère de l’intérieur et celui de la justice contre le RCD sont aussi destinées à diaboliser le parti pour dissuader et faire peur à tous les citoyens qui l’ont choisi ou qui s’apprêtent à le choisir comme cadre de lutte et de combat pour une Algérie démocratique et de progrès.
Face à ces attaques, l’exécutif du parti se félicite du soutien et de la solidarité des partis politiques, d’organisations et de personnalités ou d’activistes avec le RCD.
Cet élan est en définitive un mouvement pour la défense du multipartisme chèrement acquis. L’épisode de ces attaques orchestrées et synchronisées vise clairement la disparition du Rassemblement en tant que parti politique autonome dans ses décisions. Il n’en fallait pas plus pour sonner le temps de la calomnie chez des professionnels de la division et de l’invective et autres philistins attitrés. Pour autant, ce n’est pas ce « saut qualitatif dans leurs attaques» qui étonne mais bien plus l’indigence et la monotonie de ces vieux discours. Mais ne dit-on pas que la fantaisie hardie s’accommode d’un attachement servile aux modèles tout faits (vieux), de sorte que des individus, même dotés de génie, ne se développent plus en harmonie avec leur société.
Pour le reste, le RCD, fort de son programme résolument progressiste et sans concessions sur le principe de l’égalité en droits de tous les citoyens algériens a fait le choix de ne pas être un parti qui pense pour les citoyens dans le but de se substituer politiquement à eux. En somme, notre parti n’est pas une entité qui aspire à intercéder mais le Rassemblement qui montre la voie dans le combat, mobilise, organise et fédère la force rationnelle qui combat pour une Algérie libre et démocratique pour refonder l’Etat national. Un Etat qui prolonge effectivement l’indépendance nationale par la mise en place d’institutions issues de la souveraineté du peuple pour garantir toutes les libertés, le développement et le progrès. C’est le sens de notre adhésion et de notre attachement au Pacte pour l’alternative démocratique (PAD) qui aspire à baliser le processus constituant par la consécration des libertés, de l’alternance par la seule voie des urnes et de la souveraineté sur toutes les richesses du pays en tant que préalables.
Sur un autre plan, le SN s’inquiète des proportions alarmantes de la propagation de la pandémie de la covid 19 ainsi que de la désorganisation et de la saturation des structures d’accueil. Déjà manquant de moyens, le personnel de santé est soumis à une charge de travail insoutenable. S’il n’est un secret pour personne que le pouvoir issu du coup de force du 12 décembre utilise cette tragédie pour continuer de passer en force, la stratégie de se délester de la gestion sanitaire et de la confier aux administrateurs locaux, tout aussi désarmés, est le pire des choix. Vingt ans de gabegie et de corruption généralisée ne peuvent que laisser des traces dans tous les secteurs d’activité. Les cris d’alarme des professionnels de la santé augurent de l’imminence d’une catastrophe humaine et de désordres sociaux aux conséquences imprévisibles si rien n’est fait.
La patience et la solidarité citoyennes ont des limites d’autant que devant la crise financière, sociale et la déstructuration avancée de ce qui fait office d’appareil économique, le pouvoir de fait via son gouvernement ne semble pas prendre la mesure du mal. Il compte remplacer mécaniquement les ressources de la rente pétrolière en déclin par celles hypothétiques de la rente minière. Sauf à vendre directement les potentialités du sous-sol algérien, les investissements dans ce domaine ne sont pas en mesure de générer des gains ni à court ni à moyen terme. Pendant ce temps, des milliers d’artisans de tous les domaines et de journaliers restent sans ressources et que les centres payeurs du pays sont dans l’incapacité d’honorer les demandes de liquidités.
En ces moments difficiles et décisifs pour notre peuple, le 58ème anniversaire du recouvrement de la souveraineté du pays après une longue nuit coloniale nous parle à tous. Ceux qui régentent l’Algérie n’ont ni libéré le pays ni étaient choisis librement pour le diriger. Ils sont le produit de coups d’Etat, de liquidations physiques, de détournements des richesses du pays et de fraudes électorales. Ils savent, au moins depuis février 2019, qu’ils ne peuvent pas, sans risques, freiner durablement l’élan libérateur d’une jeunesse fougueuse.
Le RCD estime que ce n’est pas en reconduisant des schémas sortis des laboratoires de la police politique que l’on peut convaincre les Algériennes et les Algériens d’une quelconque volonté de changement.
Se réjouissant qu’un certain nombre de militants politiques injustement incarcérés retrouvent leurs familles, le RCD rappelle que la libération et la réhabilitation des détenus d’opinion, l’arrêt de la répression, des menaces et des intimidations contre les militants politiques, les journalistes et les organisations ne sont pas négociables.
Alger le 11 juillet 2020
Le Secrétariat national du RCD

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