Le Secrétariat national du RCD s’est réuni le jeudi 10 décembre à Alger pour examiner la situation générale du pays et évaluer les activités du parti.
Sur le plan organique, le Secrétariat national a pris connaissance de l’exposé du responsable du département sur les différentes sorties d’évaluation des structures du parti à travers le territoire national effectuées ces dernières semaines. Il enregistre avec satisfaction la poursuite de la dynamique de structuration. Des programmes d’action des bureaux régionaux pour l’exercice 2021 sont en cours de finalisation.
Sur le plan socio-économique, le SN relève avec une grande inquiétude la dégradation continue de la situation sociale de larges couches de la population et un marasme annonciateur de plus grandes incertitudes sur ce qui fait encore office d’économie dans le pays.Mais, vingt ans de gabegie et de corruption et la pandémie de la Covid19 n’expliquent pas tout. Les Algériennes et les Algériens subissent cette descente aux enfers pendant que les membres du gouvernement sont aux abonnés-absents, ranimés simplement pour entretenir polémiques, controverses ou défendre le tour de vice liberticide imposé au pays.
Des pans d’activités entiers sont à l’arrêt : bâtiment, transports, hôtellerie, restauration, tourisme, commerces, sans compter les dépôts de bilan en cascade des PMI/PMEfaute d’intrants ou de plan de charge. C’est le moment que choisit le ministre de l’industrie pour enfoncer l’ENIEM, victime, à l’instar de nombreuses grandes entreprises publiques et privées, d’un environnement fait de bazaris et de concurrence déloyale durant des années. En toutes circonstances, le RCD ne souscrit ni à la politique de la terre brulée ni au populisme. Présentement, la sauvegarde des emplois, des entreprises et du pouvoir d’achat est un impératif. La restructuration économique exige une politique globale, cohérente et transparente. Tout le reste relève, au mieux, d’un bricolage ou de calculs d’épicier.
A ce sujet, la loi de finance pour 2021 qui concentre la politique économique de ce gouvernement illustre parfaitement le renoncement à promouvoir toute forme de production et de développement à travers l’allocation des ressources disponibles au fonctionnement et aux appareils de répression et de propagande, en sus de déficits abyssaux qu’il faudra bien faire payer, un jour, au contribuable d’une manière ou d’une autre. La mission du FMI qui a séjourné deux semaines, par ailleurs en catimini, est repartie en fin novembre avec des prévisions sans équivoque : une récession de 5,2% et un déficit budgétaire record (2784,8 milliards de dinars soit 14% du PIB, le plus fort déficit de la région MENA). Selon des experts, le gouvernement a programmé une dévaluation qui déprécierait encore le dinar de 30% d’ici 2022. Une décision qui risque de faire fuir l’investissement et qui, àcoup sur déclassera une bonne partie de la classe moyenne tout en jetant dans la pauvreté les plus fragiles.
Au plan des libertés, en cette journée internationale des droits de l’Homme, le SN du RCD constate avec regret la poursuite de la politique de fermeture des champs politique et médiatique et la répression des libertés fondamentales au mépris des lois et de la constitution en vigueur. Rien ne peut justifier la criminalisation de l’expression d’une opinion ou de l’activité politique pacifique. Comme rien ne peut justifier la censure et l’emprisonnement de journalistes. Il est nul besoin d’enquêtes, d’investigations ou de résolutions pour savoir que les atteintes aux droits humains par les organes gouvernementaux algériens sont récurrentes, massives et assumées. Les réseaux sociaux donnent quotidiennement un aperçucinglant. La victimisation et le recours inconsidéré à la main de l’étranger sont les armes favorites de tous les autoritarismes et surtout des pouvoirs sans légitimité populaire. C’est d’autant moins inopérant et moins crédible quand on se tait devant les propos d’un chef d’État étranger, Emmanuel Macron, pour ne pas le nommer, lorsqu’il déroule pour nous le programme de Teboune auquel il assigne de mener une transition. Quand on veut ou qu’on aspire à construire un « front intérieur », on commence d’abord par garantir et protéger l’exercice des droits constitutionnels des citoyens et œuvrer à résoudre des situations de non droits lorsqu’elles sont héritées d’une période antérieure.
Pour le RCD, aucun homme, aucune institution ne peuvent se substituer à la volonté du peuple algérien et prétendre dans le même tempsmener un projet de rénovation de l’Etat pour restituer les droits fondamentaux et les richesses du pays à la communauté nationale. Un tel chantier ne peut être mené à bien sans une transition pacifique et démocratique qui prépare les conditions de l’expression de la volonté du peuple souverain. A travers le mouvement révolutionnaire de février 2019, le pays détient une chance historique d’opérer ce changement dans la sérénité. En effet, les millions d’Algériennes et d’Algériens qui ont manifesté pacifiquement durant plus d’une annéeont clamé et affirmé leur attachement à l’unité de la nation, aux libertés démocratiques, au respect des droits humains, au pluralisme politique, la fin du truquage des élections, la promotion des langues algériennes, l’éloignement de la politique du religieux, une décentralisation territoriale effective… En somme un consensus sur le socle de l’Algérie de demain.
Le RCD qui a rendu public une offre de transition le 27 mars 2019 et qui œuvre depuis juin 2019, à travers le PAD, pour réunir le plus grand nombre d’acteurs autour d’un processus constituant de transition estime, en cette veille du 11 décembre, que rien n’est supérieur aux intérêts de l’Algérie et que l’issue positive est à la portée des forces vives du pays.
Alger, le 11 décembre 2020
Le Secrétariat National du RCD