Le Bureau Régional d’Alger du RCD exprime sa plus vive indignation et sa profonde colère face aux graves violations des droits des orphelins du village de Draria, avant géré par l’ONG internationale « SOS Village d’Enfants », et aujourd’hui placé sous la tutelle du Croissant Rouge Algérien.
Depuis la rupture du partenariat entre l’État algérien et l’ONG en 2022, la gestion du village est marquée par des abus, des expulsions arbitraires et une dégradation alarmante des conditions de vie. Des dizaines de jeunes, dont certains encore mineurs, ont été jetés à la rue dès leur majorité.
Faute d’alternative, plusieurs dorment dans la rue, des forêts, des toilettes publiques ou sur leur lieu de travail, dans une indifférence institutionnelle glaçante. Ils se retrouvent donc à la merci de la délinquance et des fléaux sociaux.
Le 18 octobre dernier, ces jeunes, dans un geste pacifique et désespéré, se sont rendus aux portes du village pour dialoguer avec la directrice, Mme Ibtissem Hamlaoui, afin de trouver une solution. En guise de réponse, la police a été appelée pour les disperser.
Ce recours à la force contre des enfants sans défense est une honte nationale.
Pire encore, les autorités ont choisi la répression médiatique : les téléphones des enfants ont été confisqués après qu’une vidéo publiée sur les réseaux sociaux a révélé leur détresse.
Le silence complice des députés, sénateurs, élus de l’APW d’Alger et de l’APC de Draria face à cette tragédie est inacceptable.
Tout aussi scandaleux est le mutisme anti-déontologique de la presse publique et privée, qui préfère se taire plutôt que d’informer et défendre les sans-voix.
Ces dérives ne sont pas des faits isolés : elles sont les symptômes d’un système autoritaire qui a étouffé la liberté d’expression et muselé la presse indépendante.
Dans un pays où la critique est criminalisée et la vérité censurée, les plus vulnérables deviennent les premières victimes.
Le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie réaffirme son engagement constant en faveur de la dignité humaine, de la transparence et de la justice sociale.
Nous exigeons :
- Une enquête indépendante et transparente sur la gestion du village de Draria ;
- La réintégration immédiate des jeunes expulsés et leur prise en charge digne ;
- Des sanctions contre les responsables de ces abus ;
- Le rétablissement du partenariat avec des ONG internationales compétentes et respectueuses des droits de l’enfant.
L’Algérie ne peut prétendre à la modernité et à la justice tant qu’elle abandonne ses orphelins et bâillonne ceux qui dénoncent.