
Les déclarations polémiques du ministre de l’Éducation nationale, Mohamed Sghir Saâdaoui, autour du classement de la wilaya de Tizi-Ouzou, lors des examens du BEM continuent de faire réagir la classe politique.
Ainsi, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), vient de publier un communiqué dans lequel il dénonce la «gestion biaisée et politisée» des résultats du Brevet d’enseignement moyen (BEM), par le ministre de l’Éducation nationale (MEN).
Une «manœuvre troublante et regrettable» déplorée
En effet, le parti présidé par Atmam Mazouz, souligne en préambule de sa déclaration que la proclamation des résultats du BEM, que devrait être une occasion d’«évaluation objective» et de «valorisation des efforts consentis» dans les différents établissements du pays, a été marqué par une «manœuvre troublante et regrettable» du premier responsable du secteur.
Selon le RCD, le ministre Saâdaoui, a choisi d’«ignorer la performance exemplaire» de la wilaya de Tizi-Ouzou, qui s’est une fois encore, distinguée en occupant la première place à l’échelle nationale. «Pire encore, une école algérienne établie à l’étranger a été intégrée au classement national, en contradiction flagrante avec toute logique pédagogique ou méthodologique, dans une tentative de brouiller les repères et de relativiser la constance d’une réussite locale», dénonce le RCD dans son communiqué.
Le RCD dénonce une «instrumentalisation des chiffres»
Pour cette formation politique, les propos du ministre de l’Éducation nationale, s’assimilent à une «instrumentalisation des chiffres», laquelle serait motivée selon le parti d’Atman Mazouz, par «des calculs politiciens que par des considérations éducatives». En conséquence, le RCD dénonce ce qu’il qualifie de «dérive» et rappelle qu’il «existe à travers tout le territoire national des établissements, publics comme privés, qui prouvent que la réussite scolaire est possible, dès lors que les moyens, la rigueur et l’éthique sont au rendez-vous. Les écoles des cadets de la Nation, avec des taux de réussite qui atteignent les 100 %, illustrent bien cette réalité», est-il relevée.
Le RCD appelle à un «débat national» sur l’Éducation
Enfin, dans son document, le Rassemblement pour la culture et démocratie et devant ce qu’il juge comme étant une «nouvelle entorse à la mission éducative de l’État», le RCD exige l’ouverture d’«un débat national, inclusif et transparent», sur l’avenir de l’école algérienne. Ce débat, devrait selon cette formation politique, mobiliser l’ensemble des acteurs concernés — enseignants, syndicats, chercheurs, parents, élèves et société civile — afin de repenser en profondeur le modèle éducatif, loin des considérations politiciennes et des stigmatisations régionales. «L’école ne peut plus être un champ de règlements de comptes ou de replis idéologiques. Elle doit redevenir un espace de savoir, de promotion de l’excellence, de construction de la citoyenneté et de préparation de l’avenir», conclut le RCD.