À l’approche de l’été, la wilaya de Béjaïa affiche des retards alarmants pour une région à forte vocation touristique. Les promesses se succèdent, mais les actes, eux, tardent à venir.
Chaque année, le même scénario se répète : improvisation, désordre, absence de planification. Cette gestion chaotique trahit un manque flagrant de vision stratégique. Face à un exécutif hésitant et à une Assemblée populaire de wilaya (APW) silencieuse, dépourvue d’initiative et de capacité décisionnelle, ce sont les citoyens qui paient le prix fort.
Les communes côtières sont livrées à elles-mêmes, tandis que le tourisme de montagne est complètement négligé. Les services publics se détériorent et les ressources humaines manquent cruellement. Quelques exemples illustrent cette défaillance : aucun plan de circulation n’est mis en place, les coupures d’eau sont devenues chroniques, et les projets structurants — notamment touristiques — restent bloqués, pris en otage par la bureaucratie et les manœuvres politiciennes.
Béjaïa est aujourd’hui victime d’une gestion au jour le jour, sans rigueur, sans anticipation, sans ambition.
La crise de l’eau en est le symbole le plus criant. La mise en service de la station de dessalement de Tighremt, initialement promise pour avril 2025, est toujours en attente, tandis que le barrage de Tichy Haf ne parvient pas à répondre à une demande en constante augmentation. Résultat : des pénuries récurrentes, des coupures prolongées et une qualité de vie en nette régression.
Par ailleurs, les plages, bien commun de tous, sont peu à peu confisquées. Des parkings anarchiques prolifèrent, et la location forcée de parasols et de tables se généralise. Le littoral est livré à une privatisation rampante, excluant peu à peu les familles modestes de leur propre espace balnéaire.
Il est urgent de rompre avec cette gestion improvisée. Il faut libérer l’espace public et repenser le tourisme à Béjaïa de manière durable, équitable et inclusive.
La planification de la saison estivale doit commencer dès l’automne, sur la base d’une vision claire et partagée. Béjaïa, joyau du littoral méditerranéen, mérite une politique à la hauteur de son potentiel.
Ce qui manque aujourd’hui, ce ne sont ni l’expertise ni les moyens. Ce qui fait défaut, c’est une volonté politique réelle.
Il est donc temps d’ouvrir un débat de fond, d’organiser des assises du tourisme à Béjaïa, en réunissant experts, responsables institutionnels, élus et acteurs associatifs. Il faut construire ensemble une stratégie ambitieuse, à la hauteur des attentes des citoyens et des richesses du territoire.
Il est temps d’agir pour Béjaïa. Il est temps de lui offrir un avenir à la mesure de ses atouts.
Source : Br Béjaia