Le Secrétariat national du RCD a tenu sa réunion mensuelle le vendredi 9 mai 2025, au siège national du parti à El-Biar (Alger). Cette session a permis de faire le point sur les dynamiques organiques internes, les défis politiques et socio-économiques du pays, ainsi que sur les tensions diplomatiques croissantes.
Sur le plan organique, le RCD constate la poursuite, à un rythme soutenu, des campagnes d’adhésion et de réadhésion à travers l’ensemble du territoire national. Ces actions confirment l’ancrage du parti et l’intérêt croissant des citoyens pour un projet politique porteur de renouveau et d’espoir démocratique.
Plusieurs sorties sur le terrain ont eu lieu ; la dernière rencontre, tenue à Sidi Aïch, a été une réussite tant sur le plan de la mobilisation que sur celui de la qualité des débats, renforçant ainsi le lien de proximité avec les populations.
Par ailleurs, deux conférences-débats publiques sont prévues au Canada : le 10 mai à Montréal et le 17 mai à Ottawa, dans le cadre de la dynamique d’ouverture du RCD vers la diaspora algérienne.
Le Secrétariat national a également dressé le bilan des préparatifs du meeting programmé à Alger le 24 mai prochain. Il met le cap sur la mobilisation. Malgré le dépôt de trois demandes officielles pour l’obtention de salles, les autorités n’ont donné aucune suite à ce jour, confirmant une fois de plus le climat d’obstruction et de fermeture politique imposé par le pouvoir.
Sur le plan politique, le RCD constate et dénonce la persistance d’un système autoritaire qui s’appuie sur la répression, l’intimidation et la négation des droits fondamentaux des Algériens, au moment où la nation a besoin d’unité et d’apaisement. Cette stratégie répressive, qui ne faiblit pas, continue de cibler les militants politiques, les journalistes, les défenseurs des droits humains et les citoyens exprimant des opinions critiques.
Les récentes déclarations controversées d’un prétendu historien, figure emblématique des fossoyeurs de l’Algérie authentique, incarnent une dérive révisionniste et négationniste, porteuse de graves menaces pour l’unité nationale et la cohésion sociale. Par ses propos hostiles à l’amazighité et son discours d’exclusion, il s’inscrit dans une entreprise méthodique de démolition des fondements culturels et historiques de la nation.
Sur le plan économique et social, la situation continue de se dégrader. L’inflation galopante, combinée à un pouvoir d’achat en chute libre, fragilise des pans entiers de la population. Les tentatives gouvernementales de plafonnement des prix, loin de résoudre les problèmes structurels, se révèlent inefficaces, voire contre-productives.
La récente annonce populiste d’importer des moutons pour l’Aïd n’est qu’une diversion médiatique face à l’incapacité des autorités à engager une véritable politique de régulation des marchés. Pendant ce temps, la relance économique tarde à se concrétiser, les investissements stagnent et les perspectives restent floues. La baisse des prix du pétrole, pilier du budget national, aggrave les déséquilibres macroéconomiques et expose le pays à de graves vulnérabilités financières.
En ce quatre-vingtième anniversaire des massacres du 8 mai 1945, le RCD s’incline devant la mémoire de toutes les victimes de la barbarie coloniale. L’Histoire interpelle tous les patriotes à honorer la mémoire des martyrs qui ont fait le sacrifice suprême pour briser un joug colonial ayant duré 132 ans.
Le serment de défendre farouchement la souveraineté nationale passe par la reconquête de la souveraineté populaire, seule garantie contre tout marchandage ou chantage diplomatique, et véritable instrument d’unité du peuple algérien.
Dans le même registre, l’absence de contrôle démocratique sur la politique extérieure du pays entraîne des allers-retours dangereux. Le ton utilisé dans l’éditorial de la télévision gouvernementale pour dénoncer l’attitude malveillante des Émirats arabes unis est à la mesure des largesses et des errements du pouvoir vis-à-vis de cette principauté. Nous avons nous-mêmes déroulé le tapis rouge, y compris dans des secteurs relevant de la souveraineté et de la sécurité, aux marchands émiratis dans un passé récent.
La situation à nos frontières sud et est n’est pas en reste : la présence de forces et de mercenaires inféodés à des pays supposés amis doit nous interpeller et inciter notre diplomatie à reconsidérer nos relations avec eux.
L’adoption récente de la loi sur la mobilisation générale, dans ce contexte de tensions et d’opacité, soulève des interrogations légitimes quant à son usage et aux intentions du régime en matière de gouvernance sécuritaire.
Le nouveau projet de loi portant code de procédure pénale, que le gouvernement envisage d’adopter, confirme une fois de plus les velléités du pouvoir de restreindre les libertés fondamentales et constitue une grave atteinte au droit à la défense. Le RCD appelle au retrait pur et simple de ce texte et exige l’implication des avocats dans l’élaboration d’une nouvelle version conforme aux principes de justice, d’équité et de respect des droits de la défense.
Face à l’ensemble de ces dérives, le Secrétariat national du RCD appelle toutes les forces politiques, sociales et citoyennes à ne pas céder à la résignation. Plus que jamais, l’heure est à la mobilisation pacifique, à la solidarité entre les composantes de la société et à l’engagement collectif pour faire émerger une alternative démocratique, sociale et souveraine.
Le RCD reste convaincu qu’un avenir meilleur est possible pour l’Algérie, à condition que chacun prenne sa part de responsabilité.
Alger, le 10 mai 2025
Le Secrétariat national du RCD.
RCD Algérie
Le RCD tire ses fondements des luttes du peuple algérien pour sa liberté et du combat des générations post indépendance pour le progrès, la justice et la démocratie. Il est la confluence de l’action et des idéaux de la révolution algérienne formalisée dans la plateforme du congrès de la Soummam et des aspirations à l’universalité et la souveraineté de notre peuple.
Fondé en 1989 par des militants qui ont porté la contestation des fondements identitaires imposés à la Nation, en particuliers la négation de la langue Amazigh et sa dimension historique et culturelle, des défenseurs des droits de l’homme et des syndicalistes, le RCD aspire et milite pour une société de liberté, d’égalité en droits entre tous les citoyens et de solidarité. Le RCD se positionne sur l’échiquier de la sociale démocratie.
C’est de cette histoire que découle nos convictions que ce projet de société se cristallise dans une République symbolisée par un Etat qui :
Protège la liberté de conscience et proscrit l’utilisation de la religion dans la compétition politique, c'est-à-dire la laïcité de l’Etat ;
Garanti les libertés individuelles et collectives, les droits de l’homme et l’égalité entre les citoyens indépendamment de leur langue maternelle ou de leur sexe ;
Promeut toutes les composantes de l’identité algérienne et érige la langue amazigh en tant que langue officielle aux côtés de la langue arabe ;
Consacre la région comme pôle de développement et de régulation et espace d’expression de la démocratie locale ;
Libère l’initiative privée pour l’innovation et le progrès ;
Donne une réalité à l’égalité des chances et la protection sociale par une politique juste de redistribution des ressources et des richesses ;
Organise l’alternance au pouvoir par des élections à tous les niveaux sous la responsabilité d’un organe permanent et indépendant du pouvoir exécutif.
Dans un monde globalisé dans son fonctionnement économique et face aux menaces stratégiques qu’il risque de subir dont l’éventualité d’une crise écologique, le RCD milite pour l’instauration de la paix, l’intégration dans l’espace nord-africain et un modèle de développement durable.
